Déception

Publié le 31 juillet 2018 par Anned

Décidément la manière dont certains de mes "proches" veulent à tout prix ignorer le fait que j'ai été diagnostiquée autiste n'en finit pas de me surprendre. De me blesser même, et de me décevoir.

Vous n'avez pas vu une personne depuis des mois, vous êtes censés être proches, intimes même. Elle se livre d'ailleurs à des grandes démonstrations d'affection, elle vous dit combien elle est heureuse de vous voir. Vous vous attendiez à échanger sur ce qui vous tient à coeur, sur ce qu'il s'est passé d'important dans vos vies respectives pendant ces mois sans vous voir, parce qu'elle est une des premières à qui vous avez annoncé ce diagnostic.

Et après deux jours, en reprenant la route, force est de le constater : rien, nada, nichts, nothing. Cette personne n'a pas éprouvé le besoin d'en parler avec vous.

Souvenir d'un livre sur les manipulateurs ; s'agit-il ici de déni ou de chosification ? D'ailleurs, elle vous a souvent coupé la parole, à vous comme aux autres de fait, pour asséner son point de vue non discutable, sur tout et sur rien. Manière d'assurer sa survie sans doute, quand on est au bord du précipice. Mais cela excuse-t-il tout ?

"Il y a un sentiment bien pire que celui de sentir blessé : celui d'être déçu." ( Je paraphrase un chroniqueur qui écrivait cette semaine dans un hebdomadaire connu à propos de la "Grande Affaire" de ces derniers jours...)

Autisme.

Est-ce un si gros mot ?

Ne pas en parler ? Ne pas vouloir en parler ? Certainement pas. Un tel épisode ne me fera pas changer d'avis. C'est ma petite pierre à l'édifice. Pour venir en aide par mon humble témoignage aux autistes qui s'ignorent, à ceux et celles qui sont stigmatisés, qui le vivent moins bien que moi, pour faire douter un tout petit peu les personnes qui ont la tête pleine de clichés... J'en passe et des meilleures !

Oublier les fâcheux(ses). Et ne se souvenir que des bonnes surprises causées par l'annonce de ce diagnostic, de ces conversations intriguées, bienveillantes, curieuses... Et il y en a eu (et il y en aura encore) finalement pas mal... Merci à ceux et celles-là qui m'acceptent telle que je suis !