Le double effet.

Publié le 08 juillet 2008 par Lawrencepassmore

Une caricature réussie a au moins deux niveaux de lecture.

En voici une qui est pas mal.

Un dessin publié dans le « New Yorker » montre un médecin et son patient en pleine consultation. Le costume du médecin, et son matériel sont recouverts de publicités pour des firmes pharmaceutiques, un peu comme pour un pilote de F1.

Le patient fait la tête, se demandant peut-être si sa prise en charge ne va pas être plus dictée par les intérêts économiques du praticien que par son état de santé.

Hier, une note du blog du WSJ montre une caricature très similaire, et antérieure à la première.

Même costume de pilote de F1 pour le médecin, et même gène chez la patiente.

Dans ce cas cependant, le dessinateur introduit une nouvelle notion, celle de « full disclosure », c'est-à-dire le fait pour le médecin de révéler l’ensemble de ses liens avec l’industrie pharmaceutique.

C’est une nuance, mais avec une conséquence similaire, le médecin sert d’homme sandwich pour l’industrie.

C’est là que l’histoire devient drôle. Le dessinateur du WSJ se sent lui aussi un peu gêné de voir une de ses œuvres quasiment recopiée trait pour trait « While it’s not uncommon for cartoonists to come up with similar ideas, this example is getting a little too close for comfort ». Le dessinateur du « New Yorker » clame sa bonne foi.

Les liens entre l’industrie pharmaceutique et les médecins ne gênent donc pas que les intéressés principaux, c'est-à-dire les praticiens et les patients.

Heureusement qu’en France nous n’avons pas ce problème…