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Poney, toxoplasmose et petits pas

Publié le 29 août 2018 par Typhaine

Pendant que Nicolas Hulot démissionne, moi, je fais du poney. Enfin pas moi directement, hein, ni pendant la matinale de France Inter, mais cet été, j’ai accompagné mes enfants à une activité poney. Alors dit comme ça, c’est pas aussi bouleversant que la démission du ministre de la Transition écologique, surtout quand on sait que cette sortie arrivait après la pêche à la truite du matin et à la veille de la séance piscine. Mais pour moi, c’est un sacré événement. Parce que voilà, spoiler : je hais les poneys.

Poney, toxoplasmose et petits pas

Impossible de prendre une photo pendant la séance poney

On avait pourtant bien préparé nos vacances : mer chaude, mer froide, montagne. Varié, équilibré, amusant. Pour la montagne, on avait juste pas pensé à un truc ou deux. L’an dernier, on avait fait plein de randos avec Poulette dans le sac à dos, j’avais même expérimenté le parapente, et cet été-là, les activités pêche à la truite et poney ne nous avaient même pas chatouillé l’esprit.

Cette année, Poulette a trois ans. Impossible de la mettre dans le sac à dos : elle est trop lourde, et compte tenu de ses probables hurlements, on s’est épargné une séance d’humiliation parentale. Les randos ont donc été limitées. Et je dois le confesser, limitées aussi par Bibi, vu mon « état ».

Les sorties « en famille »

Bref, une fois exclues les randos un peu sympas et les sorties en téléphérique qui-montent-trop-haut-trop-vite-en-altitude, on s’est rabattu sur les sorties chiantes « en famille ». Parmi elles : le poney. Je n’étais pas hyper enthousiaste à cette idée. Tout simplement parce que je n’aime pas les poneys. Ils me font peur. Mais j’ai pris sur moi, pour que les enfants aient droit à leur balade en poney.

Au club poney, Babychou choisit sans problème le sien, ce sera Idéfix. Pour Poulette, le choix est beaucoup plus compliqué, dans la mesure où elle aussi a peur, mais veut faire comme son frère. Après trente minutes de tergiversation (où je me mets à espérer que Poulette renoncera), elle finit par jeter son dévolu sur Pitchoune.

Appel à l’aide

Deux enfants, deux poneys, deux parents. Chéri s’occupe de Babychou et Idéfix, je prends les plus petits, les pensant plus maniables et plus dociles. Mais à peine sortis de l’enclos, Pitchoune refuse d’avancer. Je ne veux pas tirer sur le machin pour ne pas lui faire mal (c’est quand même sensé être une sortie plaisir pour tout le monde), et je ne veux pas le toucher pour ne pas attraper la toxoplasmose. Nous voilà donc, avec Poulette et Pitchoune, bloqués, moi figée, pas loin de pleurer tellement j’ai peur de l’animal. Poulette ne dit rien mais je ne la sens pas très rassurée. Devant, Chéri avance avec Babychou et Idéfix, sans se douter du drame qui se joue derrière lui. Je l’appelle à l’aide, en essayant de ne pas laisser paraître ma panique, pour ne pas effrayer Poulette. Il se retourne et me regarde, impuissant (« il ne faut surtout pas lâcher les poneys« , avait dit la dame). Une enfant de 8-9 ans vient alors à mon secours et me dit :

– Il faut lui parler, le caresser et le tenir fermement, cooooomme ça, dit-elle en caressant tendrement la crinière de l’animal avec un petit sourire attendri.

– Mais lui parler de quoi ???

Finalement, je le tire fermement (c’est tout ce que je peux faire pour lui), et nous voilà repartis.

Plus de petits pas

Dix mètres plus loin, le fourbe, voyant que la petite fille s’était éloignée, s’arrête à nouveau. Là, l’animal se met à bouger la tête de gauche à droite, j’ai peur qu’en plus de me filer la toxoplasmose, il ne me donne des coups dans le ventre. Chéri essaye de me rassurer mais je commence à paniquer. Et Chéri voit que Poulette commence à paniquer. Et les gens commencent à s’arrêter.

– Regarde-moi dans les yeux, me dit-il. Ca va aller : Idéfix est moins capricieux, on va échanger de poney.

– Mais on ne peut pas lâcher les poneys !!!

– Si, il le faut. A trois, on échange. Un, deux…

– Attends attends je ne suis pas prête !

– Si, il faut échanger, Poulette a peur, il le faut, tu peux le faire !

– Ok, ok…

Et à trois, nous avons échangé d’enfant et de canasson.

Finalement, j’ai poursuivi la balade avec Babychou et Idéfix, Babychou me rassurant, parlant et caressant Idéfix, et moi tenant la corde le plus loin possible de l’animal, et avançant aussi vite que le permettait la bête. Et je me suis dit que plus jamais je ne m’infligerai ça. Je ne peux pas faire croire à mes enfants que j’approuve les balades en poney. Faisons franchement du cheval ou des randonnées à pied, mais plus de poney, plus de petits pas.


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