10h : Chacun y va de son petit pronostic à propos du nom du prochain ministre-gadget qui remplacera Nicolas Hulot au ministère de la transition écologique. Dans la diarrhée de commentaires qui a suivi la démission du ce dernier, je retiens surtout ceux, très laudatifs, qui trouvent courageux qu’il ait sacrifié sa fonction à ses convictions. Pourtant, claquer la porte d’un gouvernement n’est pas en soi une preuve de fidélité à ses engagements : ça peut très bien, au contraire, être un signe de versatilité voire d’opportunisme, notamment quand le gouvernement en question est en perdition ; personne ne trouve courageux le marin qui, au cours d’un naufrage, saute dans le canot avant les femmes et les enfants… Après tout, Simone Veil est bien restée cinq ans au ministère de la santé et Christiane Taubira a gardé le ministère de la justice pendant trois ans sans que personne, même parmi leurs plus farouches adversaires, ne s’aventure à remettre en doute l’intégrité et la ténacité de ces deux petites femmes épatantes ! Admettons néanmoins, l’espace d’un instant, que renoncer à un poste ministériel soit, sinon une preuve, au moins un signe de fidélité à ses engagements : dans ce cas, Hulot aura effectivement mieux passé le « test » que Fadela Amara et Martin Hirsch mais l’aura tout de même moins réussi que Pierre Mendès France, qui avait quitté le gouvernement Mollet au bout de trois mois, ou que Jean-Jacques Servan-Schreiber (dont je ne pense cependant pas que du bien) qui n’était resté « ministre des réformes » que treize jours ! S’il a fallu un an à Hulot pour se rendre compte que Macron se foutait de sa gueule, c’est qu’il a besoin de nouvelles lunettes et je comprends que Cohn-Bendit rechigne à se faire baiser à son tour !
10h30 : Trump coupe les vivres aux réfugiés palestiniens. Non seulement ils ne pourront plus entrer aux Etats-Unis mais ils crèveront la gueule ouverte au pied de la frontière… Je me souviens qu’il s’était trouvé un moment où Hollande, alors encore président, avait débloqué une aide à la Tunisie, suscitant ainsi l’ire de certains internautes qui avaient écrit sur les réseaux sociaux qu’il ferait mieux d’aider les Français : ces crétins doivent donc se réjouir d’apprendre qu’il y a un chef d’Etat qui suit leurs sages conseils !
Lundi 3 septembre
10h40 : Aujourd’hui, c’est la rentrée des classes… Si j’avais suivi certains bons conseils, à l’heure qu’il est, je serais à Pétaouchnok, seul au monde, essayant désespérément de faire rentrer la philo dans le citron d’une bande de potaches boutonneux qui n’en auraient rien à foutre… Ma situation n’est pas très confortable, mais au moins, je n’ai pas l’impression de « perdre ma vie à la gagner ». Je n’ai aucune nostalgie de l’école : même si je garde encore de (très) bons souvenirs de certains professeurs, ma scolarité m’aura surtout laissé le goût amer de longues années d’ennui agrémentées de harcèlement en bonne et due forme ! Rien que pour ça, je plains un peu les chers petits qui vont retrouver les bancs de l’école après un mois et demi de liberté. Mais je me console en me disant qu’au moins, ils ne me casseront plus les oreilles dans le bus !
12h30 : Déjeuner avec un ami psychologue qui m’apprend, entre autres, qu’être accro aux jeux vidéos comme peuvent l’être quelques jeunes est reconnu comme une addiction à l’étranger… Mais pas en France. Et ce n’est que le moindre des retards qu’accuse notre pays dans ce domaine ! On déblatère contre la jeunesse mais on ne fait rien pour la sortir de sa merde : il faut savoir ce qu’on veut, aussi !