Cyclisme : Le vélo, un sport féministe ?

Publié le 18 septembre 2018 par Ecribouille @Ecribouille

Régulièrement lorsque l'on parle de cyclisme au féminin, je vois que l'on pointe beaucoup le taux d'inscription d'environ 10% à la FFC (fédération française de cyclisme). Ce chiffre est vrai, mais il est aussi quelque part réducteur car il ne représente qu'une partie de la pratique du vélo. C'est une activité que tout le monde peut pratiquer à sa façon : vélotaf, cyclotourisme, triathlon, cyclisme en compétition, vtt, gravel... chacune y trouve chaussure à son pied !

Ainsi que j'en ai déjà parlé, je ne fais pas du tout de vélo en compétition. Les seuls évènements organisés auxquels j'assiste sont des randonnées cyclosportives ou des sorties de groupes. Cela reste une activité foncièrement sportive ! Le vélo, c'est effectivement dur, long, et parfois dans des conditions météorologiques que l'on n'aime pas. Mais c'est le lot de toute activité outdoor, et le vélo ne déroge pas à la règle. Il y a des niveaux différents, des difficultés à surmonter (une côte, le vent, les intempéries), et pourtant, le vélo a toutes les qualités pour ignorer ces problèmes.

On peut tout faire en vélo, et même aller très loin lorsque l'on est débutant. La difficulté réelle est d'aller vite, mais toutes les distances sont faisables. Aussi, on peut pédaler avec tous les niveaux de forme. Fatigué, envie de se défouler, ou en pleine forme, faire du vélo est possible dans tous ces moments de vie. Il suffit de varier son rythme et de changer de parcours !

Elles ne sont certes pas majoritaires, mais lors des randonnées et cyclosportives organisées partout en France, les femmes sont loin d'être invisibles ! On en croise beaucoup intégrés à des groupes mixtes et elles ne sont pas forcément celles qui ralentissent la cadence, comme on pourrait peut-être le penser aux premiers abords. J'entends parler régulièrement de crainte de se sentir seule parmi des hommes surentraînés et pas toujours sympathiques. Pourtant il suffit parfois de briser la glace, et on trouve rapidement des copines de sorties.

Ce sont pour toutes ces raisons que le cyclisme est une activité sportive extrêmement accessible, pour tous les âges et pour tous les types de personnes. Je le trouve en ce sens vraiment fédérateur, puisqu'en groupe on peut aller plus vite et atténuer les difficultés. Il y a bien sûr l'aspect psychologique, mais aussi le fait de pouvoir prendre l'aspiration, faire des relais, pousser un peu son camarade en difficulté sur une côte. Les petits gestes solidaires comme partager une gourde, fournir une barre de céréales à une personne en fringale.

Une autre façon de vivre le vélo peut être de partir à vélo en randonnée entre femmes. Pour un week-end, des vacances ou même un tour du monde, Cyclable vous conseille pour pédaler entre femmes.

Je suis personnellement complètement contre l'idée qu'il faille s'équiper du nec plus ultra pour être en mesure de rouler convenablement. Et surtout en termes de budget, je ne dirai jamais à quelqu'un qu'il faut forcément aller vers le carbone, ou s'équiper absolument de pédales automatiques.

J'ai vu tellement de personnes avec des vélos a priori pas séduisants, être extrêmement bons une fois que l'on se mettait à rouler, ainsi que l'inverse, que l'équipement est devenu pour moi quelque chose de plutôt accessoire.

L'important, c'est que le vélo roule et qu'il permette de le faire de façon sécurisée (pneus gonflés, freins efficaces, cadre en bon état, etc.). Pour le reste, tout dépend seulement des ambitions de chacun. Ma devise est qu'il faut avoir l'équipement adapté à sa pratique, et à ses envies. Tu as envie de t'équiper d'un vélo aéro tout en carbone, car ton objectif est de faire un triathlon dans un temps imparti ? Fais-le ! Tu n'as pas le budget pour acquérir ce bolide ? Peu importe, entraîne-toi sur ton vélo dans ton budget et tu pourras même louer un vélo aéro si cela te chante lors de ta compétition.

Pour ma part, j'ai 3 vélos : un vélo de route de type Endurance en aluminium équipé en Shimano 105 (Canyon Endurace wmn al 6.0), un cyclocross/gravel acheté d'occasion (Cannondale CAADX Tiagra) et un petit vélo de route Gitane vintage qui je l'admets, a une petite valeur sentimentale pour moi. Mon rêve, c'est un Genesis Croix de fer pour la randonnée.

Oui l'achat du vélo demande un certain budget... qu'il faut relativiser ! Bien entretenu, un vélo peut durer des années, et même des décennies. En achetant de façon choisie les accessoires et vêtements, en profitant des soldes, on peut faire le pari de n'acheter que du durable et surtout en prendre soin.
En plus de cela, un vélo peut monter en gamme en faisant changer ses composants. Pour mon vélo de route, j'avais par exemple décidé de privilégier un dérailleur efficace pour le budget, et changer plus tard les roues quand j'en ressentirai le besoin.

Il y a tous les prix, dans toutes les marques, et chacun fait les choix qu'il veut. Pour moi encore, l'important est seulement de mettre le budget adapté en fonction de ses ambitions, et aussi du niveau d'investissement que l'on va mettre dans la pratique du vélo. Opter pour un équipement à 3000 euros pour le sortir moins de 26 fois dans l'année pendant 1 heure (je compte 1 fois toutes les 2 semaines), à quoi bon ? 115 euros pour 1 heure de vélo ?

Ok mon calcul est biaisé, car si on fait du vélo pendant 5 ans à ce même rythme, cela revient à 23 euros la sortie, mais vous avez saisi mon idée, n'est-ce pas ?

Faut-il acheter un vélo spécial femme ?

Pas forcément, tout dépend de ses mensurations ! En effet, statistiquement les femmes sont souvent plus petites, et ont les bras un peu plus courts que les hommes. La vraie difficulté est souvent là, car trouver un vélo très bon d'occasion alors que l'on est petites n'est pas évident. Lorsque l'on achète un vélo directement pensé pour les femmes, alors on a beaucoup plus de chance aussi d'avoir à peu près les mensurations adaptées. Il ne faut pas oublier qu'un vélo est fait de multiples pièces ! Cependant, tant que le cadre est bien proportionné, quelques réglages sur un vélo même neuf sont possibles : changement de potence, réglage de la selle (hauteur, avancement), etc. Je conseille à toutes de réaliser une étude posturale afin d'obtenir les cotes idéales. C'est facultatif, mais de mon côté, ça a changé beaucoup de choses !

Dernière astuce : si tu as un vélo que tu trouves joli, tu sortiras plus facilement en faire !

· Voir l'article : Tour de vélo dans le Massif de l'Estérel

Je ne pense pas que le cyclisme se féminise. La visibilité que l'on en a se féminise, mais les femmes peuvent tout à fait faire du vélo... comme tout le monde ! Si on a envie de pratiquer le cyclisme, il y a vraiment peu de freins. Pour le budget, on peut très bien commencer avec une vieille bicyclette achetée d'occasion, économiser et s'offrir plus tard un vélo adapté à sa pratique. En plus, cela donne le temps de choisir ce dont on a envie !

En ce qui concerne l'état de forme et les différents niveaux, pour moi, comme pour toute activité, il y a de tout. Certaines sont privilégiées par une bonne santé et un passé sportif, d'autres se remettent à une activité physique et peinent au début. C'est normal, c'est la vie !

Comme dit plus haut, si le cyclisme est un sport que tout le monde peut pratiquer, alors il est pour les femmes aussi !

Depuis la création du groupe Reims Women CC, je reçois de nombreux retours par les réseaux sociaux ou de vive voix de la part de femmes qui me témoignent qu'elles n'osent pas rouler, ou pas rouler en groupe, simplement par peur de gêner et de ne pas être à sa place. Alors que le vélo, justement, tout le monde peut en faire et de toutes les façons ! En ce sens, le cyclisme réputé pour beaucoup comme une activité masculine est quelque part représentatif d'une idée qu'une femme a sa place quelque part, ou ne l'a pas. C'est valable aussi pour les hommes qui pourraient être critiqués pour des activités culturellement féminisées.

Mon seul message est que si tu as envie de rouler, vas-y !
Pars te promener en famille sur une voie verte, ou monte un col dans les Alpes avec ton club. Ces deux pratiques ont une chose en commun : le vélo.
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