D 27 N e plus t'entretenir du quotidien du temps. C omment emporter sa morte et demeurer léger ? Jacques Moulin,
Des riens des jours.
Entends toujours les goélands à tes fenêtres.
Le fils sentait ce silence de la mère en allée comme un chuintement détourné asphyxié. Il a couru en sous-bois. Il a ballotté ses humeurs. Il savait ne plus respirer pour elle ne plus l'embarquer dans sa promenade. Elle était l'humus d'automne la feuille abandonnée aux vents du défaire. L'enfermement des sèves. La nature défunte. Le silence de la mère en terre toutes braises confisquées. Même celle des mélèzes qu'elle avait découverts tardivement grâce aux enfants au creux des pentes de l'automne.
Quand tu aimes il faut laisser partir.
Laisse ta mère franchir l'horizon marin.
Un mois sans toi L'Épine blanche, L'Atelier contemporain | François-Marie Deyrolle éditeur, 2018, pp. 36-37-38-39. Lecture de Michaël Glück. Dessins de Géraldine Trubert.
Sans feu ni lieu de toi
Sans mère ni voie
Chenal perdu
Sans voix sans toi
Corne de brume
Mouillures aux yeux
L'humeur des vitres avec l'embrun
Du brou en gorge
L'automne des noix
Et coque vide.
D 28