Dimanche 23 septembre
12h30 : Rendez-vous avec un chercheur venu d’Île-de-France pour rendre hommage à Marie Lenéru, une femme de lettres native de Brest décédée il y a exactement cent ans. Mon hôte paraît quelque peu déconcerté par la topographie des lieux de Brest qui, de fait, ne ressemble à aucune autre ville au monde ; en retour, il me déconcerte en me demandant quelles sont les habitudes des gens en centre-ville : comme je ne fais attention aux passants que pour éviter de leur marcher sur les pieds, je suis un peu embarrassé pour lui répondre…
14h30 : Devant un public restreint, je fais ma mini-conférence sur Marie Lenéru ; on me complimente. J’avoue que je ne comprendrai jamais ce que les gens trouvent de si bien à mes discours, moi qui suis incapable d’aligner deux mots sans me prendre les pieds dans ma langue ! Vous me trouvez sévère avec moi-même ? Patience, vous allez comprendre pourquoi.
19h : J’ai l’idée géniale d’essayer une clé USB bon marché qui m’a été offerte lors de l’AG de mon labo. Résultat : mon PC plante deux fois et, plus grave, je pers irrémédiablement tous les fichiers que j’avais essayé de transférer sur cette satanée clé ! Des mois de boulot foutus en l’air ! Je défie quiconque, vivant une situation pareille, de ne pas se sentir définitivement bon à jeter ! Moins d’une semaine après la mort de ma tante, j’avais besoin de ça, vraiment !
23h : Les propos de Marcel Campion sur les homosexuels suscitent une indignation légitime : mais le « roi des forains » a tout de même la circonstance atténuante d’avoir 78 ans : il est encore donc tributaire de la vision caricaturale de l’homosexualité qui était encore considérée comme une vérité intangible dans sa jeunesse. Ce n’est évidemment pas une excuse, d’autant que ce dérapage dessert la cause, pourtant juste, qu’il défend : disons que son cas est moins grave que celui de cet abruti de Zemmour qui n’avait que quatre ans à la fin de la guerre d’Algérie, n’a sans doute jamais mis les pieds au pays de ses ancêtres et se permet pourtant d’affirmer que Maurice Audin méritait son sort !
12h : Mal remis des émotions de la veille (de toute la semaine en fait), je feuillette un quotidien pour y chercher l’inspiration et je tombe sur ce titre : « Bayrou veut peser dans la majorité ». Ce type est tellement pitoyable qu’il ne me fait même plus rire !
Mardi 25 septembre
15h30 : J’accompagne une amie très chère qui profitait d’une course dans mon secteur pour me rendre visite : une fois l’emplette accomplie, nous repartons en voiture, elle au volant, tout en devisant joyeusement ; nous arrivons à un rond-point : croyant pouvoir s’engager, elle redémarre mais l’arrivée d’un autre véhicule déjà engagé sur le giratoire la dissuade de poursuivre ; seulement voilà : le conducteur de la voiture située derrière elle, croyant qu’elle allait partir, est reparti à dix à l’heure et nous est donc rentré dedans… Pas de pertes humaines, la conductrice en est quitte pour un mal de dos et une belle frayeur et moi pour une douleur à la nuque : mais l’accident a quand même bousillé le pare-choc de mon amie ainsi que sa bonne humeur et le peut de goût pour la conduite qui lui restait.