1830, comme 1827 et 1828 avant elle, est une année de médiocres récoltes impliquant des prix élevés pour les denrées et un report du pouvoir d'achat sur le pain. L'économie est morose.
La période est à l'agitation ministérielle, parlementaire et journalistique...
Le roi Charles X (1757-1836), menace l’opposition de gouverner par ordonnances en cas de blocage des institutions …
''On'' suggère que le « parti prêtre » pourrait pousser le roi à légiférer par ordonnances sur le fondement de l’article 14 de la Charte pour imposer des « élections jésuitiques »... !
Le 16 mai 1830, Charles X dissout la Chambre des députés... Des élections sont une déroute pour le roi : l’opposition passe de 221 à 270 députés...
Le 25 juillet, le roi Charles X tente par un coup de force constitutionnel de freiner les ardeurs des députés libéraux par ses ordonnances de Saint-Cloud... qui, en particulier, suppriment la liberté de la presse et enlèvent le droit de vote aux commerçants et aux industriels.
A Paris, éclate alors une insurrection de trois jours, les 27, 28 et 29 juillet 1830 (les Trois Glorieuses), qui s’achève par le départ du roi pour l’exil.
Le 30 juillet, les députés, les journalistes veulent éviter à la révolution d'aller plus loin … Ils récupèrent la révolution populaire au profit de la bourgeoisie. Après quelques jours d’hésitation entre république et solution orléaniste, la monarchie de Juillet est finalement instituée. La bourgeoisie parisienne dame le pion aux républicains désorganisés.
Charles X passe la nuit du 30 au 31 juillet 1830 au château de Saint-Cloud... Il fuit Paris... le lendemain, à Rambouillet, on lui dit qu'il courre le risque de se faire arrêter par La Fayette et ses troupes qui veulent s'emparer de lui dès le lendemain. Ses proches lui conseillent de résister … Mais Charles X prend tout le monde à contre-pied en annonçant qu'il décide de nommer le duc d'Orléans ( le prochain Roi Louis-Philippe...!), lieutenant général du royaume...
Le duc d'Orléans préfère prendre cette charge directement des députés ; et organise l'exil de Charles X.
Le 2 août 1830, le roi tente une dernière manœuvre en abdiquant au profit de son petit-fils – le duc de Bordeaux, fils de la duchesse de Berry - pour essayer de sauver la dynastie.
Les légitimistes considèrent que Charles X est toujours roi et que son abdication est nulle, Louis-Philippe, son cousin, étant considéré comme un usurpateur.
Dans la monarchie traditionnelle, le roi tient son autorité de Dieu et l’exerce pour le bien commun, l’usurpateur Louis-Philippe ne peut invoquer cette transcendance, aussi se réclame-t-il de la Révolution dont il revendique l’héritage...
Ils n'oublient pas, non plus, que Louis-Philippe est le fils de ''Philippe-Egalité'' qui a voté la mort de Louis XVI.
Louis-Philippe prend le pouvoir, La religion catholique n'est plus religion d'État, la censure de la presse est abolie, le drapeau tricolore rétabli.
Alors que les légitimistes reconnaissent Charles X ( de 1824 à 1836) et son fils - Louis-Antoine d’Artois - comte de Marnes, appelé Louis XIX ( de 1836-1844), puis le roi Henri V ( Comte de Chambord, petit-fils de Charles X) ( 1844-1883)...
Un mot sur ''Louis XIX'' : Louis Antoine de Bourbon, duc d'Angoulême est le fils aîné de Charles X. Le 2 août 1830, à la suite de la Révolution de Juillet, le duc d'Angoulême a renoncé au trône de France en faveur de son neveu, le jeune duc Henri de Bordeaux, futur comte de Chambord.. Louis XIX aura été Roi 20 minutes : le temps de renoncer .... Cependant, à la mort de son père Charles X (nov 1936) , il prend provisoirement le nom symbolique de "Louis XIX". « Je prends le titre de roi, bien résolu à ne faire usage du pouvoir qu'il me donne que pendant la durée des malheurs de la France, et à remettre à mon neveu, le duc de Bordeaux, la couronne le jour où, par la grâce de Dieu, la monarchie légitime sera rétablie », a-t-il écrit aux royalistes légitimistes... Le duc d'Angoulême veille à l'éducation du duc de Bordeaux, fils posthume de son frère cadet, le duc Charles Ferdinand de Berry, qu'il considère et aime comme l'enfant qu'il n'a pas eu de son mariage avec la duchesse Marie Thérèse.
Revenons au moment où, la révolution gronde à Paris, Louis-Philippe accepte le trône que lui présentent Laffitte, Perier et Thiers. D’abord lieutenant-général du royaume, il devient roi des Français le 7 août ; et commence une nouvelle dynastie (la monarchie orléaniste) : '' bien que Bourbon, et parce que Bourbon...'' !
Au début de la monarchie de Juillet, on assiste à une vague de démissions ( 53 députés, 83 préfets …). Le pouvoir est ouvertement anti-légitimistes et même anticléricale, ce qui crée chez les légitimistes un sentiment de persécution, qui atteint un pic en 1831, avec le lancement d'un mandat par le préfet de police Baude contre l'archevêque de Paris, Mgr de Quelen, suivi de toute une série de brutales perquisitions policières dans toute la France.
Les légitimistes considèrent que la monarchie de juillet va promouvoir les persécutions contre l’Église et tous les fidèles de la France traditionnelle. Subversion, conscription, assassinats, barbaries, viols des sépultures et autres crimes planifiés par le nouveau pouvoir politique placent alors la population en état de légitime défense et suscitent l’insurrection contre-révolutionnaire de 1832.
A suivre …. avec ''Les légitimistes préparent l'insurrection''