jaserie : subst. fém. [ʒɑzʀi], [-a-] ; synon. de babillage. La jaserie avant le langage est la fleur Qui précède le fruit (Hugo, Légende, t. 4, 1877, p. 857)
Le 12 octobre je me suis rendue dans un café du Quai du Louvre à l'invitation de la lettre Raskar Kapac lien et des éditions du Rocher pour une rencontre littéraire avec Gabriel Matzneff.
Un peu après 19 heures, l'écrivain très attendu arrive par le fond de la salle du premier étage ; la disposition des chaises ménageant une allée centrale, les amis bavards installés dans les premiers rangs, les têtes qui se tournent d'un bloc... j'ai sans doute l'esprit mal placé, mais j'imagine Gabriel Matzneff se marrant in petto de cette entrée d'allure nuptiale !
Je lis Matzneff depuis quelques mois (le journal intime surtout) mais je ne l'avais jamais vu. Connaissant son âge, son état d'esprit concernant la fin de vie, et les soucis de santé qu'il raconte pudiquement dans ses carnets noirs publiés les plus récents, je suis soulagée de le voir arriver droit comme un i, mince et très grand, très élégant : veste-chemise col mao en lin noir, boutons métalliques, mocassins vernis noirs, pochette et chaussettes rouges Gammarelli 1. Il reprend gentiment mais fermement l'organisateur de la soirée qui l'appelle “Gabriel“ dans sa présentation : ”Gabriel Matzneff, ou Matzneff“, il y tient !