[DANS TA MAISON SUR LES NUAGES]
Dans ta maison sur les nuages
ange effaré
épargné par l’apocalypse
je reviens Kalissa
vérifier ta tendresse
le figuier
adossé au mur blanc
— celui où dormait un trésor —
mon ciel de foin
sous le toit de l’étable
où la chatte
cachait ses petits
où la pluie
faisait sa musique
Tu t’étonnes
que je sache lire
moi qui fus l’écolier
d’oiseaux nichant dans ma tête
au milieu d’alphabets confus
de nuages
posant sur le bleu
leurs questions bouclées
Tu trouves belle
mon étudiante
et tu veux nous offrir
un lapin aux yeux rouges
Comment te faire comprendre
que notre chambre
est minuscule
que nous dormons au fond
d’un grand ciel de symboles
que jour après jour
nous partons
à travers la blanche agora des pages
vers des sagesses
de thym et de basilic
que l’on peut seulement
respirer
Raymond Farina, « Anachronique 5 » in Anachronique, Éditions Rougerie, 1991, pp. 36-37.
RAYMOND FARINA
Source
■ Raymond Farina
sur Terres de femmes ▼
→ Que faire maintenant (extrait d’Éclats de vivre)
■ Voir aussi ▼
→ (sur Gattivi Ochja) un poème de Raymond Farina traduit en corse par Stefanu Cesari
→ (sur Terre à ciel) plusieurs pages consacrées à Raymond Farina
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