Y’a du vent dans l’air

Publié le 10 juillet 2008 par Anaïs Valente
Je me suis offert il y a déjà un petit temps ce que j’appelle un livre pour WC.  C’est un livre que je mets dans mon WC.  Logique.  Et que je lis lorsque je vais au WC.  Encore plus logique.  Vous comprendrez que je ne peux y laisser un thriller ou un roman, sous peine d’y passer mes après-midi, captivée que je serais par l’intrigue ou la romance.
Je mets dès lors dans mon WC des livres composés d’histoires courtes.
« Cœurs qui soupirent » (Amy Cameron, éditions Caractère) s’y prête parfaitement, car il s’agit d’un recueil d’histoires et de mésaventures de rendez-vous galants.  Ça vous rappelle quelque chose ?  A moi aussi.   Ce livre rassemble différents témoignages, apparemment écrits carrément par les personnes (souvent des femmes) ayant vécu ces mésaventures.  Ça s’appelle faire un livre sans se fouler.  Ça me donnerait bien l’idée de vous demander de m’adresser vos témoignages, que je publierais, histoire de me faire un fric de malade sur votre dos.  Hein que mon équipe de marketing en a, de bonnes idées ?
Ainsi, chaque fois que je vais au WC, savoir fréquemment vu la taille de ma vessie, je me lis une petite histoire.  
Celle d’hier m’a fait rire aux larmes, et m’a rappelé un billet que je vous ai écrit il y a un bail et que je n’ai pas encore osé publier, de peur de choquer : un billet sur les pets.   J’ose parler vibro, mais pas pets, cherchez l’erreur…  Je sais aussi que si je publie ce billet, je ne pourrai jamais proposer l’homme de ma vie (pour peu que je le rencontre un jour) de lire ce blog, ce serait trop cruel pour ma chaste personne.  Quoique… je prône l’honnêteté dans le couple, alors, il vaut peut-être mieux qu’il sache à quoi s’en tenir … Chais pas… J’hésite… Je me tâte.  On en reparlera ensemble lorsque je l’aurai trouvé, l’homme de ma vie.  
Revenons donc au témoignage qui m’a tant fait rire.  
Extraits.
L’histoire se passe lors d’un premier rendez-vous.  Elle a évité de prendre des pâtes, histoire de ne pas se tacher et de manger proprement, et a opté pour du pain de viande…
« Je suis en train de mourir.  Je meurs.  Je ne peux m’empêcher de péter.  Mais qu’ai-je donc ? (…)  Comme les pâtes sont proscrites, je commande donc la première chose que je vois sur le menu.  Le pain de viande.  Un pain de viande ballonnant et totalement imprévu.
Roger me parle de sa mère atteinte d’un cancer.  De la façon dont sa famille fait face à cette situation.  Je pète.  C’est comme si j’avais une locomotive emplie d’air dans les entrailles.  (…) Roger poursuit ‘elle est en rémission maintenant, alors nous ne pouvons qu’espérer que…’ Pfffft !  Un autre pet.  Mais d’où sort-il celui-là ?  Mais comment cela peut-il se produire aussi rapidement ?  Oh, merde.  J’en sens venir un énorme.  Je serre les fesses.

(… elle file aux toilettes)
Dans la cabine, je suis comme une éolienne.  Je n’ai jamais rien vécu de tel.  J’aimerais mieux avoir une boulette de viande sur mon décolleté que d’avoir à subir les supplices d’un pain de viande.  Mais que vais-je faire ?  Je me rends bien compte que j’en ai pour toute la soirée avec ces gaz, alors je passe les dix minutes suivantes à me demander comment m’en sortir.
(elle retourne à table et prétexte un boulot urgent pour s’en aller.  Roger, compréhensif, la reconduit chez elle).
Dans la voiture, j’ai tellement peur qu’il s’imagine qu’il ne m’intéresse pas que même si j’ai l’impression que mon estomac va exploser, je me penche vers lui et je l’embrasse.  Sur les lèvres.  Ouf !  Notre premier baiser.  Et je n’ai que mes pets en tête.

Le seul fait d’écrire tout ceci me rend malade.  Comment un corps peut-il contenir une telle quantité de gaz ?  Je n’ai pas encore terminé.  C’est une vraie gaztastrophe ».
Un témoignage qui tombe à pic pour un livre pour WC, n’est-ce pas ?
Et bien, je ne sais pas pour vous, mais ça m’est déjà arrivé, ce genre de mésaventure.  
Second rendez-vous.  Je sais qu’il va se passer quelque chose.  C’est palpable.  Je stresse.  J’angoisse comme une dingue.  Je ne parviens pas à rester naturelle, car je pense au retour chez moi et à… à … à …  Inutile de vous faire un dessin.
Je mange peu, mais je ballonne tout de même.  Faut dire que je suis un ballon ambulant.  Je ballonne pour tout et rien.  Trop mangé, je ballonne.   Rien mangé, je ballonne.  Mangé trop gras, je ballonne.  Trop sec, je ballonne.  Trop sucré, je ballonne.  Trop acide, je ballonne.  Comme je le dis souvent, je fais une grossesse nerveuse bloquée à cinq mois, et ce depuis des années (l’addition gras du bide + ballonnement… n’essayez pas d’imaginer, c’est pathétique).
Nous voici chez moi.  Je ballonne tellement qu’un petit tour aux toilettes s’impose.  Sauf que mes toilettes, elles sont face au living.  Et que je suis convaincue que si le moindre pet s’échappe de mon postérieur, il entendra tout…  Va-t-en tenter de déballonner sans péter !  Un supplice.  Alors j’allume la radio.  Et je chante.  Et je pète.
Je réussis à éliminer une dizaine de pourcent de l’air contenu dans mon organisme, je rejoins donc mon Roméo pour une partie de bisouillage et plus si affinités.  Je vous passe les détails de nos langoureux baisers, empreints d’un romantisme fou, que mes ballonnements ne parviennent pas à détruire.  Mais le fait est là.  Je ballonne toujours.
Après une bonne demi-heure de bisouillage de plus en plus intense, il me plante là, pour aller « prendre l’air ».  
Ah bon.
Il a déjà besoin d’air ?  Etrange.
Je ne me pose aucune autre question, et je fonce aux toilettes, histoire de profiter de son absence pout tenter de déballonner encore un petit peu, tant qu’à faire.
Après une bonne dizaine de minutes, il revient et fait comme si de rien n’était.
La soirée… et la nuit… se poursuivent.  Superbe soirée.  Superbe nuit.  Malgré l’état de ma tuyauterie interne.
Quelques jours plus tard, il m’annonce que s’il a dû s’absenter précipitamment l’autre nuit, c’est parce qu’il était pris de ballonnements fulgurants et qu’il a préféré descendre dans la nature histoire de péter bien à son aise.
Comme quoi, avec un bon dialogue…
Bon promis, je publierai demain le tout premier billet écrit y’a des siècles des siècles amen, où je dévoilais tout tout tout sur les gaz, les prout, les pets et les vents.  Tant pis pour l’homme de ma vie. Et encore une illu de Flo, une.