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D'Harry à Henri

Publié le 10 novembre 2018 par Les Alluvions.com
En allant à Porto, nous ne pouvions éviter de visiter la librairie Lello, rendue célèbre par JK Rowling qui vécut deux ans dans cette ville, de 1991 à 1993, enseignant l'anglais dans un institut de langues. Elle s'y était mariée avec le journaliste portugais Jorge Arantes, et aurait commencé l'écriture d'Harry Potter en partie sous les ors du café Majestic, autre haut lieu de la vie culturelle portuane. Mari dont je lis qu'il se fait très discret et fuit les interviews, ce qui n'est guère étonnant quand l'on sait qu'après une violente dispute il avait mis en pleine nuit son épouse à la porte. Deux semaines plus tard, Joanne, alors âgée de 28 ans, quittait définitivement le Portugal, avec sa fille Jessica âgée de quatre mois.

D'Harry à Henri

La librairie Lello à Porto, qui aurait inspiré Rowling pour créer la librairie Fleury et Bott.

La librairie, il est vrai magnifique, avec son escalier à double volée, ses vitraux et ses boiseries en plâtre, est tout de même victime de son succès. Relativement exiguë, il faut faire la queue pour entrer, moyennant un ticket d'entrée à cinq euros. Somme défalquée si vous achetez un livre, ce que je n'ai pas manqué de faire, la librairie proposant un choix pas extravagant mais tout de même pas négligeable de livres en français (le choix de livres anglo-saxons est beaucoup plus grand, et dans une autre librairie de la ville, si encore une fois des livres en anglais étaient disponibles, il n'y avait aucun livre en français - ce qui montre bien le recul de notre langue dans ce pays). J'ai donc opté pour un petit Fernando Pessoa, édité par Chandeigne, la maison d'édition française spécialisée dans la littérature portugaise. Je destinai l'ouvrage à Nunki Bartt, grand aficionado de Pessoa (voici quelques années, il avait participé à la création d'une lecture des Odes maritimes, en compagnie du comédien François Forêt, et à l'occasion d'une représentation, Michel Chandeigne lui-même leur avait offert son édition illustrée de l’œuvre).
Cependant ce n'est pas le portugais Pessoa qui allait offrir une résonance intime à ce voyage à Porto. Après avoir lu l'article où j'évoquais le poète suisse Edmond-Henri Crisinel, Bartt m'envoyait un dessin extrait de l'un de ses vieux carnets, montrant un portrait du poète qui semble en restituer la nature tourmentée. Or nous n'avions jamais jusqu'ici parlé entre nous de Crisinel.
D'Harry à Henri


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