La librairie Lello à Porto, qui aurait inspiré Rowling pour créer la librairie Fleury et Bott.
La librairie, il est vrai magnifique, avec son escalier à double volée, ses vitraux et ses boiseries en plâtre, est tout de même victime de son succès. Relativement exiguë, il faut faire la queue pour entrer, moyennant un ticket d'entrée à cinq euros. Somme défalquée si vous achetez un livre, ce que je n'ai pas manqué de faire, la librairie proposant un choix pas extravagant mais tout de même pas négligeable de livres en français (le choix de livres anglo-saxons est beaucoup plus grand, et dans une autre librairie de la ville, si encore une fois des livres en anglais étaient disponibles, il n'y avait aucun livre en français - ce qui montre bien le recul de notre langue dans ce pays). J'ai donc opté pour un petit Fernando Pessoa, édité par Chandeigne, la maison d'édition française spécialisée dans la littérature portugaise. Je destinai l'ouvrage à Nunki Bartt, grand aficionado de Pessoa (voici quelques années, il avait participé à la création d'une lecture des Odes maritimes, en compagnie du comédien François Forêt, et à l'occasion d'une représentation, Michel Chandeigne lui-même leur avait offert son édition illustrée de l’œuvre).Cependant ce n'est pas le portugais Pessoa qui allait offrir une résonance intime à ce voyage à Porto. Après avoir lu l'article où j'évoquais le poète suisse Edmond-Henri Crisinel, Bartt m'envoyait un dessin extrait de l'un de ses vieux carnets, montrant un portrait du poète qui semble en restituer la nature tourmentée. Or nous n'avions jamais jusqu'ici parlé entre nous de Crisinel.