Sylvie Fabre G. | Le rêveur d’espace [hommage à Claude Margat]

Publié le 02 décembre 2018 par Angèle Paoli

LE RÊVEUR D'ESPACE M archer dans le paysage du poème, c'est suivre la Voie en entrant dans l'œil habité du grand Sylvie Fabre G.,
Source
(extrait)

Grands horizontaux,
peinture et poésie de Claude Margat


Rêveur d'espace et avancer avec lui vers la Pointe sans fin de la terre, là où elle rencontre l'eau et le ciel dans le pur silence des matins et des soirs à l'heure où seule s'entend la rumeur secrète des choses et où surgit sous les pas la beauté ineffable du réel et l'oubli dont elle vient. Vide de toute intention, chantant à l'unisson, le corps délié peut alors épouser le Souffle-Esprit dans l'acceptation du chemin qui s'invente dedans grâce au mouvement ralenti, dompté de la pensée. Le regard et l'écoute, suspendus à la berge étroite ou emportés vers l'horizon par l'aile d'un oiseau qui soudain déchire le vide, gardent l'accord jeté entre Occident et Orient, lointains proches.
[...]
Rivière et cieux versés en soi débordent pour se perdre dans l'océan du papier où, tour à tour visible et invisible, le Rêveur d'espace continue sa marche solitaire qui appelle les sources et les souffles. Muni d'encre et de pinceaux, il donne vie à sa vision et trace le Trait, harmonieusement plein et vide, les sables rythmés d'herbes sous le vent, sols arasés du monde révélés par de simples roseaux ou d'inouïes floraisons. Yin et yang tel soleil et lune, corps et âme fondus dans le clair-obscur d'un amour sans bornes, coiffé de silence il revient des déserts orangés pour étendre une parole sur le jade du papier, lui rendre sa pulsation dans le bleu d'un Val qui ne meurt jamais. Car là où se tient l'arpenteur méditant, là est le poème où pousse et éclot la fleur cachée du sens.
La Maison sans vitres, éditions La Passe du Vent, 2018, pp. 163, 167.


■ Voir | écouter aussi ▼
→ (sur le site de France Culture) Claude Margat dans l'émission de Sophie Nauleau : Ça rime à quoi (16 septembre 2012)
■ Sylvie Fabre G.
sur Terres de femmes
Lettre des neiges éternelles (autre extrait de La Maison sans vitres)
Piero, l'arbre (autre extrait de La Maison sans vitres)
→[À l'orée] (poème issu du recueil L'Intouchable)
→ (note de lecture d'AP)
→ Sylvie Fabre G. par Sylvie Fabre G. (auto-anthologie poétique comprenant plusieurs extraits de L'Approche infinie)
→[C'est un matin doux et amer](poème issu du recueil L'Autre Lumière)
→ Trouver le mot (autre poème issu du recueil L'Autre Lumière)
→ Dans l'attente d'un prolongement qui se meurt (note de lecture d'AP sur Corps subtil)
→ Corps subtil (poème issu du recueil Corps subtil)
→ La demande profonde
Frère humain (note de lecture d'AP)
Frère humain (note de lecture d'Isabelle Raviolo)
→[La pensée va, et vient à ce qui revient] (poème issu du recueil Frère humain)
→ Celle qui n'était pas à sa fenêtre (extrait issu du recueil Le Génie des rencontres)
→ (note de lecture d'Isabelle Raviolo)
Quelque chose, quelqu'un (note de lecture d'AP)
Tombées des lèvres (note de lecture d'AP)
Tombées des lèvres (note de lecture d'Isabelle Raviolo)
→[Plus forte que la forêt] (poème issu du recueil Tombées des lèvres)
→[Bien sûr le chant s'apaise dans le soir] (poème issu du recueil La Vie secrète)
→ Maison en quête d'orient (poème issu du recueil Les Yeux levés)
→ Jean-Pierre Chambon, Le Petit Livre amer, par Sylvie Fabre G.
→ Jean-Pierre Chambon, Tout venant, par Sylvie Fabre G.
→ Patricia Cottron-Daubigné, Visage roman, par Sylvie Fabre G.
→ Alain Freixe, Vers les riveraines, par Sylvie Fabre G.
→ Emmanuel Merle, Ici en exil, par Sylvie Fabre G.
→ Emmanuel Merle & Thierry Renard, La Chance d'un autre jour, Conversation (lecture de Sylvie Fabre G.)
→ Pierre Péju, Enfance obscure, par Sylvie Fabre G.
→ Pierre Péju, L'État du ciel, par Sylvie Fabre G.
→ Fabrice Rebeyrolle, un peintre gardien du feu, par Sylvie Fabre G.
→ Erwann Rougé, Passerelle, Carnet de mer, par Sylvie Fabre G.
→ (dans l'anthologie poétique Terres de femmes) L'au-dehors
→ (dans les Chroniques de femmes) L'Amourier | Le Jardin de l'éditeur par Sylvie Fabre G.
→ (dans les Chroniques de femmes) Anne Slacik par Sylvie Fabre G. : Anne, la sourcière
→ (dans les Chroniques de femmes) Ludovic Degroote | Retisser la trame déchirée, par Sylvie Fabre G.
→ (dans la galerie Visages de femmes) le Portrait de Sylvie Fabre G. (+ poème issu du recueil L'Approche infinie)
■ Voir encore ▼
→ (sur le site des éditions La passe du vent) la fiche de l'éditeur sur La Maison sans vitres de Sylvie Fabre G.