Le japonisme – The japonism 1872-1911 -Partie I/II – Billet n° 24

Publié le 24 décembre 2018 par Masmoulin

Avant de parler du Japonisme, ou Japonism  pour les anglophones, il est important de s’intéresser à l’histoire du Japon .En effet, pendant la période Edo (1641-1864 ) la politique du Sakoku a maintenu le Japon isolé de reste du monde.

A partir de 1868, pendant l’ère Meiji le pays quitte le système féodal et entre dans l’ère industrielle à l’Occidental. Dès octobre 1858 un Traité d’amitié et de commerce est signé entre le Japon et la France. Tout est prêt pour les échanges commerciaux mais aussi culturels se développent entre les deux pays.

Les frères Goncourt et son ami le peintre Félix Régamey,  le marchand d’art Siegfried Bing contribuèrent largement  à la connaissance de l’art de l’Empire du Soleil Levant.

Les pavillons du Japon aux expositions universelles de Paris et de Londres en 1870 permettent aux artistes occidentaux de découvrir avec enthousiasme  les œuvres d’Hokusai , Hiroshige et d’Utamaro artistes de l’Ukiyo-e Les artistes et le public français s’entichent  de tout ce qui viens du Japon : les porcelaines, les paravents et bien entendu les estampes.  C’est ce qu’il faut bien appeler une mode, une vogue et non pas un mouvement artistique coordonné,  que le collectionneur d’art Philippe Burty a appelé le Japonisme Mais il semblerai que des influences réciproques sont antérieures au phénomène

Dès les années 50 Whistler , Tissot, puis dans les années 70  Monet, ou RodinFantin-Latour, Édouard Manet, Carolus-Duran, Mary Cassatt , Edgar Degas ou encore Giuseppe De Nittis se constituent des collection d’estampes japonaises. Un peu plus tard dès 1885 c’est au tour de Vincent Van Gogh qui en achètera plus de 400.

L’ art japonais est d’ une importance fondamentale pour le développement de l’ art moderne en Europe. L’art  japonais va  alors influencer  les impressionnistes et les post-impressionnistes mais aussi les tenants de l’Art nouveau et ceux de l’esthétisme. A consulter Impressionnisme et japonisme ou l’influence  duJapon dans l’art occidental par Jean Colin

. Non seulement les impressionnistes  Edgar Degas, Édouard Manet, Claude Monet, Paul Gauguin  mais aussi  Vincent van Gogh, Pierre Bonnard, Henri de Toulouse-Lautrec, ou Édouard Vuillard se sont emparé des motifs picturaux japonais et stylistiques pour les développer dans leur propre travail. Même Henri Matisse et Pablo Picasso ont exprimé leur intérêt durable au Japon. On peut ajourer Félix Bracquemond, Jean Carriès et Émile Gallé  Cette découverte de l’art nippon va répondre au souci des peintres de  à  s’affranchir de tout académisme. Ils vont peindre des toiles carrées, verticales, s’abstraire des règles de la perspectives. Ils apprécient les formes irrégulières, les motifs floraux stylisés, les courbes décoratives (tiges, vagues) et les grandes diagonales. Ils cernent les motifs d’un trait noir. Les peintres délaissent le clair-obscur et suggèrent le modelé et les volumes par l’opposition franche des teintes plates et vives.  Ils travaillent souvent des séries comme les peintres japonais La vogue du japonisme, séduit aussi les Nabis. Avec l’emploi de couleurs pures sans dégradés, le renouvellement de la perspective et l’utilisation de la contre-plongée et et un horizon très bas ou très haut Parmi les peintres qui ont intégré l’approche japonaise à leur art, l’on peut citer Alfred Stevens, Degas, Manet, Breitner, Renoir, Chase ,Bilińska-Bohdanowicz, Klimt, Auburtin ou Gauguin  Bonnard , George Hendrik Breitner , Valloton  ,Paul Gauguin , Émile Bernard et Toulouse-Lautrec , Pierre Bonnard, Amédée Joyau Il se constitue des cercles d’ amateurs d’art japonais . Par exemple, en 1867 quelques artistes se réunissent chaque mois, à Sèvres, dans le cadre d’une Société japonaise du Jinglar Ils dinent ensemble de la cuisine japonaise,portent des kimonos et boivent du saké.Autour de la table il y a Félix Bracquemond, Marc-Louis Solon et Jules Jacquemart, Henri Fantin-LatourHorace Lecoq de Boisbaudran  Carolus Duran,  Alphonse Hirsch et les critiques d’art Zacharie Astruc et Philippe Burty

Pour célèbrer les 160 ans des relations diplomatiques entre la France et le Japon deux expositions ont été organisées à Paris : Au Petit-Palais : « Jakuchū, le Royaume coloré des êtres vivants  » 1716-1800  & Au musée Cernuschi : « Trésors de Kyoto, trois siècles de création Rinpa » Cf. 琳派

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