Ces mots je les ai imaginés, la peur au ventre, les larmes aux yeux, en souhaitant très fort que tu vivrais jusqu’à 120 ans, comme dans les contes de fées, ou comme nos ancêtres.
Puis, lorsque c’est arrivé, placer ces mots sur du papier s’est révélé bien plus difficile que je ne le pensais.
Presque insoutenable, douloureux.
J’ai redouté ce moment depuis ma plus tendre enfance, imaginant que ça n’arrivait qu’aux autres.
Et dans sa grande miséricorde, le Tout Puissant m’a écouté, et t’a laissé près de moi assez longtemps pour que tu deviennes arrière-grand-mère.
Tu as bercé mon enfance, devenant grand-mère pour la première fois avec ma venue au monde, et depuis ce jour, un lien puissant s’est créé entre nous.
Tu étais la, lorsque j’ai commencé à parler, à marcher. Lorsque je suis entrée au CP, en 6e, au lycée, lorsque j’ai eu mon bac. Lorsque j’étais triste et lorsque j’étais heureuse.
Tu étais la lorsque j’ai rencontré mon mari, le jour de mon mariage. Tu étais la lorsque je suis devenue maman.
Tu étais là. Toujours.
Mamie, ou es-tu maintenant? Je sens ton amour parfois, je sens que tu es près de moi. J’entends ta voix dans ma tête, je vois ton visage souriant. Je me souviens de tes mots toujours compatissants.
Tu voyais le meilleur en moi, j’étais exceptionnelle à tes yeux, unique.
Ta petite fille.
Quelques jours avant de partir, tu m’as dit : ne m’oublies pas ma petite fille, tu es mon premier amour.
Mamie j’ai mis du temps à pouvoir me mettre devant une feuille et pouvoir écrire. Ecrire ces mots coincés dans mon cœur.
J’ai mis du temps à réaliser que tu étais parti.
Tous les jours que D. fait, j’ai envie de t’appeler, de te parler, de te dire à quel point tu me manques. Te serrer dans mes bras.
Je savais qu’en écrivant ces mots j’accepterai que tu sois partis. Je savais qu’en écrivant, je te dirai au revoir. Plus encore qu’après ce terrible jour où tu as rejoint la terre, celle de nos ancêtres. Celle que tu aimais tant.
Mamie, toi qui es restée près de moi durant toute ma vie, je ne pourrais jamais t’oublier, je te l’ai promis. Je penserai toujours à toi, et a 120 ans, je n’aurais pas peur car je sais que tu m’attendras, la haut.
Je t’aime mamie.
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