— Hier, j’ai reçu un courriel d’un organisme qui annonce ses prochaines formations.
— Oui, et alors?
— Hier, j’ai vu qu’une auteure qui a quand même déjà publié deux livres a suivi un atelier d’une entreprise qui offre du « coaching »?
— Oui, et alors?
— La semaine dernière, il y a eu un long échange sur Facebook entre des auteurs qui discutaient argent : payer pour faire réviser, payer pour faire publier, payer tout court.
— Oui, et alors?
— Ça me fait réfléchir.
— Réfléchir ou réagir?
— Euh… plutôt des émotions contradictoires qui montent.
— Et tu sens le besoin de les exprimer.
— Oui, mais je ne veux pas partir de polémique. Tu sais que je ne suis pas une grande argumentatrice.
— Essaie toujours.
— Avec moi-même, je suis à l’aise, je sais que je suis capable de nuancer, si on m’en laisse le temps. Tu sais que je suis lâche, je préfère ne rien dire que de me mettre quelqu’un à dos. Je crains toujours de me faire des ennemis. Chez les éditeurs, chez les auteurs, chez les animateurs. Tout le monde, quoi.
— Alors, garde tes opinions pour toi. Laisse chacun expérimenter, laisse chacun se faire sa propre idée.
— Oui, mais.
— Oui, mais quoi?
— J’aimerais bien que tous les organismes, personnes qui offrent des ateliers nous disent qui a réussi à faire publier son livre après avoir suivi leurs ateliers.
— Comme les entreprises qui mentionnent leurs réalisations?
— Oui, un peu.
— Autre chose?
— Euh… la majorité des animateurs sont des auteurs, j’aimerais que ce soit plutôt des éditeurs ou des directeurs/directrices littéraires. Parce qu’au final, ce sont plutôt eux qui choisissent les manuscrits qui seront publiés. Payer des 500 et même 1000$ pour avoir les conseils d’un bêta-lecteur…
— N’as-tu pas déjà suivi des ateliers avec un éditeur?
— Oui, en effet, mais il agissait plutôt en tant que lecteur. Quoique j’ai eu alors une nouvelle publiée chez sa maison d’édition. — Regrettes-tu d’avoir suivi ton atelier à Mont-Laurier et celui de l’an dernier à Valcourt?
— Non, je ne suis pas du genre à regretter mes décisions. Pas de temps à perdre avec les regrets. Le premier, j’ai bien aimé, puisque Les têtes rousses fut publié par la suite, au second, je n’ai pas appris grand-chose, mais ça n’a pas non plus été complètement inutile.
— Tu t’es dit le premier atelier a mené à la publication, le deuxième en fera peut-être autant…
— J’ai dû le penser, oui.
— Mais il te reste une pensée amère quant à ton expérience.— Tiens, c’est toi qui ajoute un « mais ».
— Ne suis-je pas ton alter ego. Donc pas de regret, mais un peu déception.
— En quelque sorte puisqu’elle n’a pas abouti à ce que j’espérais en y participant. Et le prix…
— Et pour cette raison, tu remets en question tous les genres d’ateliers.
— Disons que j’hésiterais avant d’investir encore de l’argent dans un autre atelier.
— Tu exigerais des garanties?
— Non, sûrement pas, je sais bien que le livre n’est pas un bien de consommation comme les autres, il n'y a rien d'objectif dans ce domaine, mais…
— Alors, je répète : à chacun. e de voir.
— Tu as bien raison. Comme toujours. Liberté de choix. N’empêche…
— Non, non, plus de mais. Va voir dehors si tu y es. Ou remets-toi à l’écriture.
Qui d'autre a une opinion sur les ateliers d'écriture?