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Garderie : coup de coeur et premier adieu

Publié le 25 février 2019 par Fredouistiti

Je ne sais pas vous mais, moi, je suis très sensible au premier contact que j'ai avec une personne. Bon ok, je suis très sensible, en règle générale.

Mais quand je rencontre quelqu'un, je sens, dans les premières secondes, si le courant va passer ou non.

Bien sûr, une première impression peut évoluer en apprenant à connaître la personne. Et je peux aussi me tromper, et voir une impression positive dévier vers le négatif. Il y a aussi des personnes qui ne m'inspirent rien de spécial. Et ça ne veut pas dire que je ne m'entendrai pas avec elles pour autant.

La dernière fois que ça m'est arrivé, c'était en septembre dernier, à la garderie avec l'auxiliaire de puériculture qui allait s'occuper de l'adaptation de Ouistitwo.

Vous avez peut-être suivi nos mésaventures rencontrées à la crèche, l'année dernière. Je les ai évoquées à plusieurs reprises, en stories, sur .

Une ouverture de crèche qui s'annonçait pourtant positive (quand je vous disais que mon instinct peut se tromper...) . Mais on a très vite déchanté. Une équipe instable avec des départs réguliers, dont on était avisé qu'une fois la personne partie... Des locaux mal conçus, qui se sont transformés en four au moment de la canicule, l'été dernier... Des enfants sortis en plein soleil pendant cette même canicule, aux heures les plus chaudes. À tel point que Ouistitwo a attrapé un coup de soleil à l'épaule...

Notre place était également instable, puisque c'était une crèche d'entreprise. Et que celle de PapaDeOuistiti n'y cotisait pas.

Nous avons donc pris les devants avant les vacances d'été, et nous n'avons pas reconduit le contrat.

En début d'année, notre place était déjà sur un siège éjectable. J'avais donc pris contact avec la halte garderie de notre quartier.

Pour une fois, nous avons eu un peu de chance. Nous étions toujours sur leur liste d'attente, et une place était disponible à la rentrée de septembre.

Bizarrement, c'est quand notre départ de la crèche a été officialisé que Ouistitwo a commencé à avoir moins de difficultés à y aller.

Mais je n'ai eu aucun état d'âme à fermer la porte derrière moi, le dernier jour.

La directrice s'est tout de suite adressée à lui, et lui a proposé des jouets pendant qu'on discutait.

Elle nous avait pris avec du retard, involontaire de sa part. Ouistittwo a fini par trouver le temps long, d'autant que c'était en fin de matinée et qu'il commençait à fatiguer. Elle a tout de suite compris quand il a commencé à me tirer le t-shirt, et m'a proposé de nous laisser quelques minutes pour que je puisse l'allaiter.

Le combo " respect du besoin de l'enfant " et " je ne réprimande pas un allaitement long " m'a tout de suite mise en confiance.

Elle m'a ensuite expliqué les différentes étapes de son adaptation. Là encore, en prenant soin de les lui détailler directement.

Nous avons convenu ensemble de la date de son premier jour, ainsi que de l'heure. Ce n'était pas en fonction de son planning, mais bien de ses habitudes à lui et celles de notre famille.

Elle a pris en compte ses heures de sieste, ses jeux favoris, ses comptines préférées... et même les heures de sortie d'école de Ouistiti pour ne pas que j'ai à courir...

Le jour de son adaptation est arrivé, et je n'ai eu aucune appréhension.

Ce premier contact m'avait montré que nous avions les mêmes approches éducatives. Et j'imaginais que cette directrice partageait sa vision et ses valeurs avec son équipe.

Mon instinct a vu juste.

L'auxiliaire de puériculture qui allait s'occuper de lui nous a accueillis, et elle lui a tout de suite tout expliqué. Elle aurait pu me parler à moi, et Ouistitwo aurait entendu notre conversation. Mais non, ça le concernait lui et c'est donc à lui qu'elle s'adressait. Moi, j'avais les infos en entendant leur " conversation ".

Nous avons fait une adaptation classique. Le premier jour, nous sommes venus sur un petit temps, et je suis restée avec lui. Le second jour, nous sommes restés un peu plus. Au fur et à mesure des jours, le temps sur place s'est prolongé et le mien a diminué.

La garderie est tout proche de chez nous donc, si besoin, je pouvais revenir illico. La directrice me le disait d'ailleurs à chaque fois : " Ne vous inquiétez pas, si Ouistitwo a du mal, on vous appelle ".

Mon départ était un moment un peu compliqué, mais elles ne m'ont jamais appelée.

Cela ne s'est jamais avéré nécessaire, car son auxiliaire ne le laissait pas. Elle le prenait dans les bras, lorsque je le quittais. Et il y avait toujours un petit moment de transition, où il restait avec elle pour un câlin.

Si d'autres enfants étaient déjà présents, elle s'occupait d'eux tout en gardant Ouistitwo sur ses genoux, ou tout proche d'elle. Elle a très vite repéré un jouet qu'il aimait bien. Et elle faisait toujours en sorte qu'il soit à sa disposition, dès son arrivée. J'avais d'ailleurs rempli une fiche avec ses goûts qu'elle connaissait sur le bout des doigts, dès le premier jour.

Les premières semaines, j'organisais nos matinées de manière à déjeuner tôt, pour qu'il puisse faire la sieste avant d'aller à la garderie.

On n'avait pas d'heure d'arrivée imposée. Là encore, c'était en fonction de lui, de son rythme.

On a commencé sur une fréquence de trois après-midis par semaine. Je le déposais vers 14h15. C'était donc des après midis loisirs, puisqu'il s'était reposé avant.

Les enfants peuvent dormir sur place, mais là encore tout a été fait en douceur. Au bout de quelques semaines, il sautait les siestes de plus en plus régulièrement à la maison. Il me disait qu'il voulait dormir avec ses copains.

Ouistitwo n'a pas dormi là bas aussitôt mais, pareil, c'est lui qui a mené la danse.

Il a commencé par faire des pauses sur un petit canapé, dans la salle de jeux. À chaque fois, son auxiliaire lui proposait de venir se coucher. Proposition qui ne l'intéressait pas au départ. Puis, un jour, il s'est endormi sur le petit canapé. Un autre jour, il a accepté de faire le temps calme sur un petit lit dans le dortoir. Plusieurs jours comme ça, jusqu'à ce qu'il s'y endorme une première fois.

Depuis, il ne fait plus du tout la sieste à la maison, week-end compris. Mais il a assez de confiance et de lâcher prise, là bas, pour dormir facilement 1h.

Alors que je le récupérais seul et limite perdu à la crèche, je l'ai toujours vu le sourire aux lèvres et s'amusant à la garderie lorsque je venais le chercher. Ce n'est pas rare qu'il ne veuille pas en partir d'ailleurs !

La séparation se fait toujours timidement. Mais il ne pleure pas à gros sanglots, comme il le faisait à la crèche.

Et surtout, il réclame d'y aller presque dès son réveil, le matin. Lorsqu'il voyait le bâtiment de la crèche, il se recroquevillait contre moi. Alors que, maintenant, il a le sourire dès que je le prépare pour aller à la garderie et qu'il y rentre, limite, en courant.

Garderie : coup de coeur et premier adieu

Vous allez me dire qu'il grandit. Oui, c'est vrai ! Mais je reste persuadée qu'il aurait continué à s'y sentir mal.

Alors qu'à la garderie, tout est fait pour qu'il s'y sente bien. Il n'est pas un numéro parmi d'autres enfants. C'est Ouistitwo avec sa personnalité, sa sensibilité, sa douceur... Et il est pris en compte dans sa globalité.

Chacune des personnes avec laquelle il est en contact, a sa façon bien à elle de s'occuper de lui. Mais toutes respectent son statut de jeune enfant

Je sais que ce mot hérisse le poil de beaucoup, tant il est mis à toutes les sauces. Mais elles sont réellement bienveillantes, avec une approche de la petite enfance qui me correspond à 100%. L'enfant est un être à part entière, mais il n'a pas la maturité d'un adulte. C'est à l'adulte de s'adapter à lui.

J'apprécie chaque membre de cette équipe.

Quand c'était elle qui faisait l'accueil, il lui suffisait d'aller dans ses bras pour ne pas avoir de chagrin. Et elle ne le prenait pas juste pour faciliter mon départ. Elle lui faisait un réel câlin, en lui expliquant ce qu'il allait pouvoir faire pendant l'après-midi. À chaque fois, elle prenait soin de lui rappeler que j'allais revenir le chercher.

C'est à côté d'elle qu'il s'est endormi sur le petit canapé. C'est aussi à côté d'elle qu'il a fait sa première sieste dans le dortoir. A la maison, c'est son prénom qu'il nous cite quand il nous raconte ses après-midis. C'est elle qu'il réclame le week-end, en plus de vouloir voir ses " popains ".

Et moi, bien loin du cliché que l'on a de la mère poule qui ne veut pas que l'on s'approche de son enfant, j'étais rassurée de le voir sécurisé auprès d'une autre personne.

J'ai eu quelques pincements au cœur de le laisser parfois, les jours où c'était un peu plus compliqué que d'autres. Mais je n'ai jamais eu de boule au ventre, qui ne me lâchait pas jusqu'à ce que je le récupère.

Après son adaptation, il y a eu sa familiarisation. On prenait petit à petit les horaires officiels, tout en s'adaptant à ses besoins si il fallait.

Il a réussi cette étape haut la main. Il s'est même très vite fait un copain.

Là où on me pointait un problème à la crèche, parce qu'il réclamait trop les bras (je rappelle qu'il a commencé à y aller avant ses un an... ) . A la garderie, on me félicitait d'avoir un petit garçon sociable qui faisait plein de câlins.

Son langage a explosé. Son autonomie également. Il n'aurait pas pu être mieux accompagné à ce moment charnière pour ses apprentissages.

Je sais qu'il est bien avec tout le monde, mais que son lien privilégié avec son auxiliaire a tout facilité.

Je vais peut-être paraître excessive, mais je me projetais déjà à la fin de l'année. Au moment difficile des au-revoirs puisque, en septembre, Ouistitwo fera son entrée à la maternelle.

Je l'ai vécu lorsque Ouistiti avait quitté sa garderie. Et ça avait été très pour moi.

Mes enfants auront, tous les deux, eu cette chance d'avoir un premier aperçu de la vie en société, tout en restant dans un cocon rassurant. Grâce à des personnes bienveillantes.

Il y a deux semaines, nous avons appris, le matin pour le soir, que c'était la dernière journée de son auxiliaire. Les joies du service public qui fait trainer une demande de mise en disponibilité, pour tout débloquer du jour au lendemain.

Lorsque son papa me l'a dit, j'en ai eu le souffle coupé. Les larmes me sont directement montées aux yeux. J'ai eu cette fameuse boule au ventre toute la journée...

Depuis mon opération, ce n'est pas moi qui gère les allers/retours à la garderie. Mais là, il n'était pas question que je ne la vois pas avant son départ. Ouistiti est resté à la maison avec son papa. Quant à moi, j'ai profité de la présence de ma sœur pour y aller avec elle. À la vitesse d'un escargot certes, mais j'ai réussi !

J'y suis allée plus tôt, en espérant qu'elle ne soit pas déjà partie. J'ai eu de la chance, elle était toujours là. Le spleen et la larme à l'œil toute la journée, je savais que je n'en mènerai pas large.

Je n'ai pas été la seule. Ce lien que j'avais repéré chez mon petit garçon, n'était pas à sens unique.

Rien que d'écrire ces lignes et me rappeler ce moment, les larmes reviennent...

Je l'ai remerciée d'avoir créé un climat de confiance pour que mon petit garçon se sente si bien, si vite, là bas. D'avoir si bien accompagné son épanouissement.

Elle m'a confirmé qu'un lien particulier s'était tissé entre eux. Qu'elle avait pris le temps de lui expliquer son départ. Au moment de partir, il a fait le foufou : il se dirigeait vers la porte, mais il rebroussait aussitôt chemin. Il l'a fait plusieurs fois. On sentait qu'il ne voulait pas partir. Elle a pris soin de lui expliquer à nouveau et, là, j'ai senti le trémolo dans sa voix.

Ça n'a pas loupé, on s'est mis à pleurer toutes les deux. Je me suis permise de l'enlacer pour la réconforter. Et il a fallu partir.

Discrètement, elle a glissé à mon oreille qu'elle lui avait mis un petit cadeau dans son sac. En me chuchotant qu'il n'y avait que lui qui en avait eu un.

Je l'ai aussitôt donné à Ouistitwo, en lui lisant le petit mot qu'elle avait écrit sur la couverture.

Elle le connaît bien, et ces quelques lignes le prouvent.

Le choix du titre aussi. D'ailleurs, il ne le quitte plus.

Garderie : coup de coeur et premier adieu Garderie : coup de coeur et premier adieu Garderie : coup de coeur et premier adieu

Ouistitwo a gardé son sourire, mais il continue de nous parler d'elle tous les jours. Il a bien compris qu'elle était partie, et on sent que ça lui fait de la peine.

Nous nous servons de ses mots à elle pour lui réexpliquer son départ. Il a été soudain, et je n'ai pas eu la présence d'esprit de lui demander que nous restions en contact.

Peut-être vais-je demander à la directrice de lui donner mon numéro pour faire continuer ce si joli lien, dans un contexte amical.

Garderie : coup de coeur et premier adieu

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