Magazine Talents

J'ai envie de faire pipo

Publié le 12 juillet 2008 par Loïs De Murphy

J’ai commis ce billet d’humeur l’an dernier à la même époque sur mon ancien blog.

sempe
Quand j’entends l’expression « petite reine », je pense généralement au recueil de dessins de Sempé, Question d’équilibre, et je fredonne la chanson de Gian Maria Testa qui en a fait le titre d’une de ses chansons en français. Enfin c’est surtout vrai pour tout le reste de l’année, parce qu’en ce moment, et plus particulièrement aujourd’hui et ce jusqu'au 29 juillet, je me fais plutôt bassiner les oreilles à l’huile tiède ayurvédique avec celle du Tour de France.
– Ah mais c’est qui Petite Reine ?
– Ah mais c’est qui Tour de France ?
Toi aussi tu te poses la question ?
Alors c’est approximativement un tour de pédales géant, très fatigant, avec des cyclistes vus du ciel – je n’ose même pas me rappeler le coût de l’hélicoptère à la journée – et des beaufs qui sautent par-dessus des grilles et poussent leurs favoris en s’agrippant à leur selle pour les faire aller plus vite et ainsi gagner la course – tu parles, Charles ! On assiste toujours au gadin spectaculaire d’un des cyclistes à cause de ces corniauds – et des journalistes en moto qui les enquiquinent aussi pour avoir leurs impressions. A moitié canés, essoufflés comme des cardiaques et les veines gonflées comme sur un adepte des modifications corporelles, ces crétins crachent dans le micro au lieu de les envoyer paître. Quand on coupe le son, on peut se concentrer sur les magnifiques paysages traversés par les coureurs, et à chaque fois que je tombe sur cette course, j’ai irrémédiablement et systématiquement envie de : partir vivre dans la vallée de la Maurienne ; acheter un corps de ferme dans le Gers, ouvrir des chambres d’hôtes en Ardèche etc.
Le problème avec ce tour de France, c’est qu’il fait sortir de la cave quelques vélos de course et costumes de clown traveloté. Et ces couillons viennent par grappes rouler à toute allure glissés dans des préservatifs colorés et me casser les pieds pendant mes balades sur le Canal du Midi. Le 30 juillet ces abrutis remiseront leurs bécanes dans leurs sous-sols, mais là pendant trois semaines ils vont tous se prendre pour Anquetil ! Soupir…
Autrefois les coureurs du Tour de France ne se dopaient pas, ils se servaient des rasades de pinard. C’était facile à repérer car ils sentaient du bec. Aujourd’hui c’est un peu plus subtil, pour savoir s’ils sont dopés il faut leur faire faire un test d’urine. Encore qu’un médecin m’a dit récemment que dans la plupart des cas, avec un examen des pupilles et une prise de pouls on était déjà pas mal fixé si je puis dire. Moi je n’ai pas besoin d’être médecin pour me dire que si un peloton roule aussi vite qu’un zigue dopé c’est soit que la substance, c’est du placebo, soit que tout le peloton pique au truc.
En tous cas maintenant aux infos, à chaque fois qu’ils parlent des coureurs, ils nous parlent également de la qualité de leurs urines. Les autres sportifs bien sûr ne prennent rien, tu n’as envie de te doper que si tu fais du vélo.
Et c’est tellement bien intégré dans les discours actuels, que même les publicitaires l’ont remarqué. Hier soir au 20h j’ai assisté à une interview surréaliste. Un cycliste, Christophe Moreau, échangeait avec Laurent Delahousse son point de vue sur la démission du directeur de Cabinet de Rachida Dati – Quoi ? J’avais coupé le son, j’ai le droit d’imaginer ce que je veux, nan ? – quand en levant les yeux (et oui il m’arrive parfois de les baisser modestement quand on me fait remarquer qu’on s’est encore tapé tout seul et la préparation du repas, et la vaisselle), j’aperçois deux écrans géants au-dessus du garçon d’une trentaine d’années. Et là un irrépressible fou rire me prend, je me lève et je me colle presque à l’écran pour être sûre d’avoir bien lu le nom du sponsor sous les écrans : Nom de Dieu c’est magnifique ! Le sponsor n’est autre que Prédictor, la marque d’un célèbre test d’urine… pour déceler une grossesse !
Je me demande si je ne vais pas le suivre le Tour cette année, au moins pour repérer d’autres perles de cette finesse !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Loïs De Murphy 5 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine