J’ai commis ce billet d’humeur l’an dernier à la même époque sur mon ancien blog.
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Ah mais c’est qui Petite Reine ?
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Ah mais c’est qui Tour de France ?
Toi
aussi tu te poses la question ?
Alors
c’est approximativement un tour de pédales géant, très fatigant, avec des
cyclistes vus du ciel – je n’ose même pas me rappeler le coût de l’hélicoptère
à la journée – et des beaufs qui sautent par-dessus des grilles et poussent
leurs favoris en s’agrippant à leur selle pour les faire aller plus vite et
ainsi gagner la course – tu parles, Charles ! On assiste toujours au gadin
spectaculaire d’un des cyclistes à cause de ces corniauds – et des journalistes
en moto qui les enquiquinent aussi pour avoir leurs impressions. A moitié
canés, essoufflés comme des cardiaques et les veines gonflées comme sur un
adepte des modifications corporelles, ces crétins crachent dans le micro au
lieu de les envoyer paître. Quand on coupe le son, on peut se concentrer sur
les magnifiques paysages traversés par les coureurs, et à chaque fois que je
tombe sur cette course, j’ai irrémédiablement et systématiquement envie
de : partir vivre dans la vallée de la Maurienne ; acheter un corps
de ferme dans le Gers, ouvrir des chambres d’hôtes en Ardèche etc.
Le
problème avec ce tour de France, c’est qu’il fait sortir de la cave quelques
vélos de course et costumes de clown traveloté. Et ces couillons viennent par
grappes rouler à toute allure glissés dans des préservatifs colorés et me
casser les pieds pendant mes balades sur le Canal du Midi. Le 30 juillet ces
abrutis remiseront leurs bécanes dans leurs sous-sols, mais là pendant trois
semaines ils vont tous se prendre pour Anquetil ! Soupir…
Autrefois
les coureurs du Tour de France ne se dopaient pas, ils se servaient des rasades
de pinard. C’était facile à repérer car ils sentaient du bec. Aujourd’hui c’est
un peu plus subtil, pour savoir s’ils sont dopés il faut leur faire faire un
test d’urine. Encore qu’un médecin m’a dit récemment que dans la plupart des
cas, avec un examen des pupilles et une prise de pouls on était déjà pas mal
fixé si je puis dire. Moi je n’ai pas besoin d’être médecin pour me dire que si
un peloton roule aussi vite qu’un zigue dopé c’est soit que la substance, c’est
du placebo, soit que tout le peloton pique au truc.
En
tous cas maintenant aux infos, à chaque fois qu’ils parlent des coureurs, ils
nous parlent également de la qualité de leurs urines. Les autres sportifs bien
sûr ne prennent rien, tu n’as envie de te doper que si tu fais du vélo.
Et
c’est tellement bien intégré dans les discours actuels, que même les
publicitaires l’ont remarqué. Hier soir au 20h j’ai assisté à une interview
surréaliste. Un cycliste, Christophe Moreau, échangeait avec Laurent Delahousse
son point de vue sur la démission du directeur de Cabinet de Rachida Dati –
Quoi ? J’avais coupé le son, j’ai le droit d’imaginer ce que je veux, nan ?
– quand en levant les yeux (et oui il m’arrive parfois de les baisser
modestement quand on me fait remarquer qu’on s’est encore tapé tout seul et
la préparation du repas, et la vaisselle), j’aperçois deux écrans géants
au-dessus du garçon d’une trentaine d’années. Et là un irrépressible fou rire
me prend, je me lève et je me colle presque à l’écran pour être sûre d’avoir
bien lu le nom du sponsor sous les écrans : Nom de Dieu c’est
magnifique ! Le sponsor n’est autre que Prédictor, la marque d’un célèbre
test d’urine… pour déceler une grossesse !
Je
me demande si je ne vais pas le suivre le Tour cette année, au moins pour
repérer d’autres perles de cette finesse !