L'opération
même de la sainte science nous enseigne qu'il y a un seul sens naturel de l'âme
et que, par suite de la désobéissance d'Adam, il est divisé en deux sortes
d'opération. Mais dès lors, le seul sens à être simple est celui qui lui vient
du Saint-Esprit et que nul ne peut connaître, si ce n'est seulement ceux qui,
dans l'espérance des biens à venir, se sont détachés avec empressement des
agréments de la vie présente et qui, grâce à la continence, ont éteint tout
appétit des sens corporels. Chez eux seuls, l'esprit, qui par son insouciance,
se meut avec vigueur, peut sentir, d'une manière indicible, la bonté de Dieu
et, par suite, selon la mesure de ses progrès, il est capable de communiquer au
corps sa propre joie, sous l'effet de l'exultation sans limite de sa confession
de foi pleine d'amour. En Lui se confie mon cœur, dit le Psalmiste,
j'ai été secouru, ma chair a refleuri, de tout cœur je Le confesserai
(Ps 27, 7). Car la joie qui pénètre alors l'âme et le corps est un rappel
infaillible de la vie incorruptible.
Saint Diadoque de Photicé : Les propos ascétiques.
Cent chapitres.