Magazine Journal intime

Les humeurs d’Anaïs (63) : Paranoïa aiguë

Publié le 13 juillet 2008 par Anaïs Valente
Hier, je suis confortablement installée devant ma TV, lorsque soudain, horreur et damnation, effroi suprême : je sens une douleur dans le bras droit.  Je tends, je plie, j’ai mal.  Je tends, je plie, j’ai encore mal.  Je tends, je plie, j’ai toujours mal.
En grande paranoïaque devant l’éternel, le scénario catastrophe s’établit en trois secondes chrono : j’ai dû être piquée par une sale bête avec infection fulgurante à la clé, ou je suis victime du crabe qui s’est installée dans mon articulation, ou encore je me suis griffée à un clou rouillé et la gangrène gazeuse me guette (pas le tétanos, chuis vaccinée, pas folle la guêpe).  Ou, pire, les trois à la fois !
Pour survivre à tous ces maux dont me voici atteinte, une solution : l’amputation.  Du bras.  Droit.
Ô rage ô désespoir, ma vie est anéantie.
Comment vais-je m’en sortir au bureau avec une seule main ?  Comment tenir, d’une main, le téléphone et un stylo ?  Comment taper à dix doigts lorsqu’il n’en reste que cinq seulement ?
Mais surtout, surtout (parce que le bureau, c’est secondaire), comment continuer à écrire mes billets d’humeur hebdomadaires (couplés à ceux de mon blogs, quotidiens, eux), si j’atteins la vitesse d’un escargot namurois en dactylographie ?
Je n’y survivrai pas.  J’ai comme une boule dans la gorge.  Je vais mourir étouffée par l’angoisse avant même de perdre mon petit bras droit chéri.
Je m’endors dans un état d’anxiété incommensurable et me réveille, à l’aube, en transe.  Le drame qui se noue me saute au visage (et je peux vous dire que recevoir un drame au visage le matin, encore endormie, ça fait mal).  Je tends délicatement le bras.  Je plie.  Plus mal.  Je tends à nouveau.  Je plie.  Plus mal du tout.  Je tends, je plie.  Toujours pas mal.  Ouf.  Sauvée.  Pour cette fois.  Jusqu’à la prochaine…
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