Printemps : Et voilà, c’est reparti pour les « beaux jours »… Quelle horreur ! En hiver et en automne, l’homo sapiens connardus de base (hommage à Edika) a la politesse de rester discret. Hélas, il abandonne toute retenue dès les premiers rayons du soleil et sa médiocrité s’épanouit en même temps que s’ouvrent les bourgeons… L’humidité allant décroissant, les motards n’ont plus peur de déraper sur les routes et foncent de plus belle pour mieux éplucher les oreilles des piétons, sans compter que ça doit sûrement être marrant pour eux de voir les bipèdes pâlir de trouille… Les automobilistes ne sont pas en reste et ajoutent à la nuisance sonore de leurs moteurs celles de leurs autoradios branchés à fond sur du rap de merde ou de la techno bas de gamme, le tout fenêtres grandes ouvertes, bien sûr. Remarquez que les gens sans véhicule n’ont pas l’air beaucoup plus malin, avec leurs oripeaux bariolés à manches courtes : nom de Dieu, quel plaisir peut-on éprouver à porter ça ! Dès qu’un type en manches courtes s’assied près de moi, même si ce n’est pas juste à côté, j’ai le sentiment qu’il empiète sur ma sphère d’intimité ! Sensation aggravée par le fait que ces crétins hurlent souvent dans leurs portables comme si on n’en savait pas assez sur eux grâce aux réseaux sociaux ! De façon générale, plus moyen de tenir une conversation sérieuse, tout le monde sourit jusqu’aux oreilles, on ne peut pas aligner deux mots sans prêter à rire, plus personne n’a le cœur à l’ouvrage : les chauffeurs de bus, les commerçants, les fonctionnaires sont plus nonchalants que jamais et se fichent que vous soyez pressé. Imaginez : vous avez une contrariété quelconque, vous êtes en train de vous casser la tête pour résoudre votre problème, et voilà qu’un abruti bien intentionné vient vous dire : « Détends-toi, il fait beau, la vie est belle ! » Sincèrement, si vous n’avez pas envie, ne serait-ce que pendant une demi-seconde, de lui éclater la tête d’un coup de clé à molette bien placé entre les deux yeux (hommage à Renaud), vous devez être d’une sérénité à faire passer le Dalaï-Lama pour Donald Trump ! MERDE AU PRINTEMPS !
Vieillisme : Joe Biden s’affirme comme le mieux placé pour représenter le parti démocrate aux prochaines présidentielles et, par voie de conséquence, affronter l’abominable personnage qui squatte la Maison blanche depuis déjà deux ans. Dans l’absolu, je n’aurais rien contre : quelqu’un qui a été vice-président d’Obama ne peut pas être complètement mauvais – mais pire que Trump, ce serait dur à trouver. Seulement voilà : quand les Américains voteront, Biden ira sur ses 78 ans ! Le pire, c’est qu’il ne sera pas beaucoup plus âgé que Donald le connard qui, lui, en aura déjà 74 : pour vous donner une idée, Konstantin Tchernenko, resté dans les mémoires comme l’exemple même du chef d’Etat sénile, était presque plus jeune (72 ans) quand il arriva à la tête de l’URSS… Autant dire que nos amis d’Outre-Atlantique seraient mal placés pour accabler les Algériens qui, au moins, ne veulent plus d’un vieillard comme président ! Cela dit, ce n’est pas exclusif à l’Amérique : j’ai cru comprendre qu’Alain Juppé s’était hissé parmi les politiciens préférés des Français à 73 ans… J’en tire deux conclusions : premièrement, les Occidentaux, décidément incapables de faire leur deuil de l’époque où ils régnaient sans partage sur la planète, regardent l’avenir avec la nuque ; deuxièmement, quand on fait de la politique, on ne se fatigue pas : à de rares exceptions près, les gouvernants n’ont aucune idée de ce que représente une vie passée à s’user à un boulot pénible, il n’y a donc rien d’étonnant à ce que notre gouvernement envisage de reculer encore l’âge légal de départ en retraite, les lois ne concernant jamais ceux qui les font.