Magazine Journal intime

Bip Bip from Hollyweird

Publié le 14 juillet 2008 par Tiramisublue
859466768.jpg Eugenio Recuenco

Facebook, épisode glauque ou "tiens, je vais mettre à profit mon calepin de beautiful people": Facebook me rappelle soudain à quel point les fayots ont une bonne mémoire. Ou plutôt une mémoire sélective: le fayot est binaire, d'un côté il y a les sous-merdes, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas de bonnes notes (CQFD), de l'autre les aspirants au Graal, les bien cotés... Mais le fayot persévère, n'oublie pas qui sont les contacts à garder. Facebook m'a remis en contact avec du bon, du très bon, mais me réserve des surprises. Une fille avec laquelle j'avais dû faire un vague exposé il y a des années-lumières m'envoie un message truffé de références à son cursus de teckel de concours et m'annonce dès la deuxième ligne que dans un an elle espère entrer à la Banque mondiale... Oui, c'est vrai, autant y aller franco, ne pas s'embarrasser d'un semblant d'intérêt pour les choses non socialement prolifique, du genre "tu habites dans quelle ville maintenant?", "tu es heureuse?", "quels ont tes projets?". Non, autant annoncer la couleur "moi megacéphale arriviste et prétentieuse, me souviens de tes notes et veux copuler socialement avec toi pour mega-profits et reconnaissance inestimable des parents, vénération des pairs et salutation salariale". Bon, je crois que je vais laisser mademoiselle à la Banque Mondiale et m'offrir une p'tite séance de ciné...

1375676705.jpg
La suite du tag du "réveilleur de blog". "Dis j'aime/ j'aime pas": dois-je dire la vérité? En règle générale, je me dis que les gens n'ont pas besoin de savoir la vérité. Point barre. Le virtuel est peut-être émancipateur. De toutes façons, j'éteins mon pc dès que ça me chante, pas de contraintes. La vérité est-elle une contrainte? Bref, je bifurque là, je vais redresser la barre. So answer now... Yep!

J'aime les raccords en cut, la musique en contre-point, les plans-séquences, les silences entre les personnages, la caméra à l'épaule qui surgit entre deux plans académiquement corrects, j'aime prendre conscience du cadre, de cet intriguant hors-champ, j'aime la caméra qui découpe soudain l'unité de choses qu'on estime nécessairement associées. J'aime pas les justifications. J'aime rêver dans des langues étrangères, rêver en noir et blanc, rêver en acceléré, ouvrir les yeux il est trop tôt, je me rendors, tirer sur le drap, enfouir mes cheveux, à l'envers, à l'endroit. J'aime pas remplir des papiers administratifs, ça me fait peur. Peur d'oublier, et puis c'est froid ces trucs. Administrativement dérangeant. J'aime faire ce pour quoi je suis nulle. J'aime pas les humanidés-déserts-émotionnels. J'aime noter des phrases tirées d'un film, d'une chanson, d'un vague prospectus, d'un mur saturé d'inscriptions au feutre. J'aime pas les hamsters qui couinent en tournant dans leur caisson. J'aime faire craquer des allumettes quand il fait noir. J'aime pas l'engouement arty autour d'actrices pseudo-intellectuelles.

632320704.jpg
  Ryan Michael Kelly

999701815.jpg
Le pire début de roman: malheureusement, je crois que je viens de recevoir un livre qui n'est pas du tout pour moi... "Je peux voir la canopée comme des vagues immobiles auxquelles seul le vent de la montagne donne une vie de mer sombre. Il traîne des brumes alanguies que le soleil levant finit toujours par enflammer. Au-delà, il y a un grand fleuve et bien au-delà la mer, la vraie, l'infinie, qui se dessine parfois comme un trait de lumière pour souligner l'indéfini du ciel." Les dames de nage, Bernard Giraudeau. Pfff, pourtant, ça m'aurait plu d'entrer dans ce livre: 1/ c'est un cadeau censé me prouver toute "l'admiration" (je déteste ce terme) que me porte soit-disant un ami (j'ai beau lui répéter que je suis un chantier, un brouillon, un capharnaüm), 2/ l'acteur-auteur ne m'est pas antipathique, il semble original et aventurier (so what else?)... Là, un début pareil, c'est viscéral, je ne peux pas. Il faut éprouver du désir pour un livre, je vois mal comment raviver la flamme... Peut-être commencer au milieu (arracher la première page?). Mais si cette amorce vous émoustille, vous donne une envie irrépréssible de poursuivre la lecture, pas de censure... et puis je parviendrai peut-être à saisir pourquoi (COMMENT????) on peut aligner des mots mièvrissimes comme des perles.

63340500.jpg

La phrase qui fait ZING: "Le romantisme correspond trop souvent à la facilité, à l'excès du visible, à l'absence de paradoxe, à la simple photogénie, à la "soupe de symboles". Je crois qu'il est temps de l'expurger, parce qu'il constitue un écran qui nous empêche de voir" Marc-Olivier Wahler

1386140280.jpg
Une bonne nouvelle pour le cinéma: Rachel Weisz (The Fountain, The Constant Gardener,... mais aussi The Mummy, où elle joue une petite Betty Boop) va faire fusionner son talent délirant avec celui de Alejandro Amenabar (réalisateur de l'incroyable The Others... Brrr) dans un film qui s'appelera Agora. A propos de Rachel Weisz, je ne me suis toujours pas remise de son entrée dans My Blueberry Nigths... C'est moi, ou elle pulvérise le cadre?

Ich will deine Phantasie // Ich will dass du mir vertraut // Ich will dass du mir glaubt. Nevermind, right?

Résolution du jour: passer moins de temps dans mon atelier et aller en cours, cours foutrement intéressants au demeurant.

Signs everywhere. Weird. Breath in. No, just laugh!

1946361982.jpg
  Ruven Afanador

Music temptation: Un groupe, au nom bizarre "Dead Can Dance"... Allez voir sur l'ami Deezer. Un nouvel ami dans mon bestiaire musical. The Lotus Eaters, ooww.

Bye bye honey b. Wish you everything.


Retour à La Une de Logo Paperblog