Facebook, épisode glauque ou "tiens, je vais mettre à profit mon calepin de beautiful people": Facebook me rappelle soudain à quel point les fayots ont une bonne mémoire. Ou plutôt une mémoire sélective: le fayot est binaire, d'un côté il y a les sous-merdes, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas de bonnes notes (CQFD), de l'autre les aspirants au Graal, les bien cotés... Mais le fayot persévère, n'oublie pas qui sont les contacts à garder. Facebook m'a remis en contact avec du bon, du très bon, mais me réserve des surprises. Une fille avec laquelle j'avais dû faire un vague exposé il y a des années-lumières m'envoie un message truffé de références à son cursus de teckel de concours et m'annonce dès la deuxième ligne que dans un an elle espère entrer à la Banque mondiale... Oui, c'est vrai, autant y aller franco, ne pas s'embarrasser d'un semblant d'intérêt pour les choses non socialement prolifique, du genre "tu habites dans quelle ville maintenant?", "tu es heureuse?", "quels ont tes projets?". Non, autant annoncer la couleur "moi megacéphale arriviste et prétentieuse, me souviens de tes notes et veux copuler socialement avec toi pour mega-profits et reconnaissance inestimable des parents, vénération des pairs et salutation salariale". Bon, je crois que je vais laisser mademoiselle à la Banque Mondiale et m'offrir une p'tite séance de ciné...
J'aime les raccords en cut, la musique en contre-point, les plans-séquences, les silences entre les personnages, la caméra à l'épaule qui surgit entre deux plans académiquement corrects, j'aime prendre conscience du cadre, de cet intriguant hors-champ, j'aime la caméra qui découpe soudain l'unité de choses qu'on estime nécessairement associées. J'aime pas les justifications. J'aime rêver dans des langues étrangères, rêver en noir et blanc, rêver en acceléré, ouvrir les yeux il est trop tôt, je me rendors, tirer sur le drap, enfouir mes cheveux, à l'envers, à l'endroit. J'aime pas remplir des papiers administratifs, ça me fait peur. Peur d'oublier, et puis c'est froid ces trucs. Administrativement dérangeant. J'aime faire ce pour quoi je suis nulle. J'aime pas les humanidés-déserts-émotionnels. J'aime noter des phrases tirées d'un film, d'une chanson, d'un vague prospectus, d'un mur saturé d'inscriptions au feutre. J'aime pas les hamsters qui couinent en tournant dans leur caisson. J'aime faire craquer des allumettes quand il fait noir. J'aime pas l'engouement arty autour d'actrices pseudo-intellectuelles.
La phrase qui fait ZING: "Le romantisme correspond trop souvent à la facilité, à l'excès du visible, à l'absence de paradoxe, à la simple photogénie, à la "soupe de symboles". Je crois qu'il est temps de l'expurger, parce qu'il constitue un écran qui nous empêche de voir" Marc-Olivier Wahler
Ich will deine Phantasie // Ich will dass du mir vertraut // Ich will dass du mir glaubt. Nevermind, right?
Résolution du jour: passer moins de temps dans mon atelier et aller en cours, cours foutrement intéressants au demeurant.
Signs everywhere. Weird. Breath in. No, just laugh!
Music temptation: Un groupe, au nom bizarre "Dead Can Dance"... Allez voir sur l'ami Deezer. Un nouvel ami dans mon bestiaire musical. The Lotus Eaters, ooww.
Bye bye honey b. Wish you everything.