Chapitre 1: Babillages Depuis quelques semaines, je fréquente quelqu'un qui, à l'évidence, n'est pas pour moi, ou du moins, qui ne l'était pas. Je n'aime pas la foule, et me voilà entichée de ce qu'on appelle un "sportif de haut niveau", drôle d'expression d'ailleurs. Il me présente ses "potes", ses coéquipiers, le staff qui gravite autour de lui. On sort en boîte, il boit du champagne.
Et il me pose des questions surprenantes, l'oeil inquiet généralement: "Tu es une fille... sérieuse?". Ce qui, je crois, reviens à demander si je suis monogame.
Chapitre 2: Chantage Un ami, talentueux et prévenant, vient de m'annoncer que si on ne couchait pas ensemble, il ne voulait plus me voir. Il m'écrirait, lirait mes mails, mais plus de conversations ininterrompues dans des bars cosy, ni de ballades. Fuck friends.
Chapitre 3: Contenu gastrique Au vu du silence prolongé de mon blog, un lecteur téméraire a décidé de me poser des questions farfelues pour réanimer mon écriture (monsieur se reconnaîtra). Pour m'extirper de ma paralysie, l'individu curieux a décidé de spolier les magazines féminins de leurs pépites et me voilà sommée de répondre à des questions qu'il qualifie lui-même d'intenses.
Sara Singh"Tu es ce que tu possèdes, n'est-ce pas chère donzelle dopée au consumérisme? Alors décris, déclines, énumères ces objets précieux qui pullulent dans ton sac à main, griffé j'espère, scandaleusement cher et ostensiblement prétentieux"
Humm... Voilà une entrée en matière piquante. Je me plierai donc à l'exercice. Mon sac est noir, en tissu souple (ce qui en langage chaste renvoie à quelque chose d'informe), susceptible d'accueillir tout et rien. Des petits calepins à spirale pour griffonner, écrire, noter une phrase qui me plaît, tenter d'être cohérente. Et leurs corollaires: des porte-mines, je suis incapable d'écrire avec quoi que ce soit d'autre. Un dictaphone numérique, car les sons sont au moins aussi addictifs que les images. Et c'est surprenant de chaparder les atmosphères sonores, de les emprisonner dans une petite boîte, de pouvoir les réécouter, mettre en avant, en arrière, s'arrêter, reprendre, entendre une voix que j'aime, un rire incongru, le ronronnement des transports en commun. J'aimerais prendre mon appareil photo sur moi dans la vie de tous les jours, mais vu que je traite avec une négligence ostentatoire mon sac, ustensil de féminité auto-proclamé, je dois reconnaître que ce ne serait pas faire oeuvre de prévoyance. Certes. Les expéditions photo sont donc malheureusement préméditées. Une bouteille remplie de thé, vert-rouge-blanc-oolong-..., pourvu qu'on ait l'ivresse. Ma carte de cinéma, sésame, Graal, carte magique. Mon portable, toujours en silencieux, qui me donne l'heure, me rappelle que les amis sont organisés dans des listes, et surtout portable dont je tiens à ignorer le numéro. Souvent, un ou deux DVD empruntés ça et là.La phrase qui fait ZING: "Pour moi, quand il n'y a pas de désir, il n'y a pas d'amour, car le désir vient de l'émerveillement qu'on a de l'autre", Catherine Breillat.
La blogosphère Oui, depuis quelques mois je déblogue: je consacre moins de temps à pianoter sur mon clavier, mais je suis quelques blogs qui me tiennent à coeur et je reviendrai tôt ou tard de façon plus assidue sur le web. Je ne poste presque plus de commentaires, je me contente d'observer, de lire, de m'extasier sur une photo ou une création. Mais je ne compte pas rester en retrait indéfiniment, j'aime manifester mon intérêt à ceux qui l'éveillent, aussi j'éspère que je n'ai vexé personne par mon silence de ces derniers temps. La blogosphère a un je-ne-sais-quoi qui m'interpelle et peut-être voyeuse, ou certainement curieuse insatiable, j'aime passer d'un univers à l'autre. Tout blog est une construction, mais c'est le cas de tout langage.