La note postposée du dimanche

Publié le 14 juillet 2008 par Tiramisublue

Malgré mes supplications au dieu informatique, mon ordinateur reste sourd et ma connection me nargue une heure sur deux. Là je vais essayer de passer en douce... et mettre en ligne le blabla biscornu du dimanche.

C'est bizarre un dimanche. Je ne sais jamais comment en faire une journée comme les autres. Ce qui fait que cette satanée journée est confuse: réveil à l'aube ou à midi, seule ou entre de mauvaises mains. Ou de moins mauvaises, je ne suis pas sectaire. Mais je n'arrive pas à préméditer un dimanche.

Après avoir regardé "M le Maudit" ce matin, en prenant soin de tirer les rideaux, pour que la lumière, le bruit, les autres, rien ne filtre, j'ai mis mon masque d'amoureuse.

Et les heures passent, mais il fait encore trop jour. Un soleil presque insolent a chassé la brume des jours précédents, plus de gris profond, atone, mais un air gonflé de bruits de bicyclettes, de vieilles dames enfouies dans leur commérages, de meutes de demoiselles qui prennent la pose tout en dévisageant la moindre nana qui passe. Là je me sens muette mais j'aimerais être sourde.

Et finalement en m'avançant vers des quartiers que je connais à peine, je découvre un parc minuscule, sans prétention. Un arbre contre lequel m'adosser. Griffonner. Renoncer à planifier.

Bela Borsodi

La semaine m'a dépassée: j'ai trouvé un job pour quelques soirs de la semaine. Me voilà dans la peau d'une serveuse pour une durée indéterminée. Les bars ne sont pas vraiment mon terrain de jeu en général. Mais là, je change de perspective. Et surtout je n'ai pas instant pour tergiverser, tout doit aller si vite. J'aime bien cette sensation, on s'oublie complètement. Et les dragueurs sont impénitents, les demoiselles ne desserrent pas les dents, j'hésite entre tous ces alcools, toutes ces bouteilles, je décline les propositions et rentre à pied à l'heure où tout est silencieux, figé.

Et il faut que je reprenne mes carnets de scribouilleuse, je m'étais promis de finir les histoires que j'ai entamées. Là, je le sais, je dois trucider mon héroïne. Je sais pourquoi et comment. Mais il faut que je me dépêche, j'y pense trop, je n'ai plus d'appétit.

Dans un tout autre genre, dont je me passerais à merveille, un presque inconnu me surjoue des scènes de jalousie. Ce n'est ni drôle, ni compréhensible, c'est pathétique. En multipliant jusqu'à l'écoeurement des phrases essentiellement composée de mon nom, de compliments et leurs corollaires: de reproches. Son travail est étouffant, sa vie affective une catacombe, et sa prose une calamité. Je préférerais encore des abréviations, des "lol" et compagnie. De toutes façons, ce que je peux dire ou ne pas dire n'entre pas en ligne de compte, j'ai eu le malheur d'être polie dans un lieu saturé de testostérone dépressive, un club de sport.

Yelena Yemchuk

Heureusement qu'un caniche à sa mémère m'aide à réaliser qu'il est tard, que je dois quitter l'arbre, le parc, la soirée s'annonce... et j'ai des bestioles qui ont préféré ma tignasse à l'écorce de l'arbre.