I was a Space Girl in the Far West

Publié le 14 juillet 2008 par Tiramisublue
J’ai été taguée.

-   Quoi, c’est grave ? T’es assurée ?

Oui, car avant d’entrer dans la blogosphère, j’ignorais à peu près tout de ce rituel de passage étrange, qui consiste à soumettre à des inconnus des questionnaires. Un mois sur la blogosphère et taguée puissance 3 ! Camille, Alanis et Lady: je suis piégée … mais les questions bizarres j’aime bien ça.

L'inconnu au skate-board

Mes réponses aux questions de Camille:

1)  Pourquoi est-ce que tu détestes les filles ?

Heu, dis-je d’un air niais… C’est vrai que j’aurais dû m’en douter ! Mais après tout, je n’avais qu’à intituler mon blog « Mon poney s’appelle Teddy » ou « La vie, c’est beau quand même » si je ne voulais pas susciter de questions. Versatile m’a posé la même question il y a quelques jours dans les commentaires et je vais reprendre un peu ce que je lui avais répondu.

Banksy est un génie

Disons que ça tient à plusieurs choses et qu'il ne faut pas non plus prendre ça au pied de la lettre. Tout d'abord "nanas", c'est péjoratif pour moi, ça désigne une catégorie de personnes soumises, dédaigneuses, sans passion, sans centres d'intérêts, arrogantes et superficielles. Il est vrai qu'en général j'ai tendance à avoir plus d'atomes crochus avec les garçons, mais j'ai également des amies filles auxquelles je tiens beaucoup.
Pendant des années, j'étais un pur garçon manqué, ce qui m'a fait doute passer à côté des rites de passage typiquement féminins :)
Et j'avoue qu'une fille très "féminine" dotée d'un je-ne-sais-quoi de garçon manqué (dans son caractère), ça a tendance à me plaire.
En fait souvent, les filles s'imposent des limites (non ça c'est pas pour moi, etc...), ces limites arbitraires m'énervent, je ne me fie qu'aux limites que je délimite. Une fille peut faire ce qu'elle veut de sa vie, sans être cantonnée à des poses mièvres ou à se comparer éternellement à ses "rivales".
Je ne veux pas généraliser, disons que je parle selon mon expérience: j'ai souvent été déconcertée par des réactions dites "typiquement féminines". C'est donc un trait de mon caractère: je tourne souvent en dérision ces soit-disant "traits féminins".

Changer de sexe n’est pas la solution que je préconise, je tiens à rassurer les féministes radicales, les accros de la jupette, les mono-maniaques du fémininement correct.

Dernièrement, je suis tombée par hasard sur un blog nana où un pugilat menaçait d’éclater: je crois que c’est faire œuvre de salubrité sociale que de vous faire partager cette intense émotion. Attention, âmes sensibles: une tension dramatique, des personnages haut en couleurs, criants de vérité, des postures chabroliennes, bref j’avais les mirettes écarquillées. Je vous dresse la scène: l’auteur du blog estime avoir été plagiée par Elle (moi je m’en vanterai pas, mais cela n’engage que ma misogynie primaire), les lectrices fanatiques la défendent avec une rhétorique shakespearienne dans un bel esprit de meute grégaire, et les contestataires sont mises au banc: à l’attaque! C’est beau comme Les Feux de l’Amour. C’est ici, on regarde par le trou de la serrure et on est poli avec la dame:

http://monblogdefille.mabulle.com/index.php/2007/09/11/86708-definitivement-elle-lit-mon-blog-#co

2)  Alors toi aussi tu n’aimes pas Nicolas Sarkozy, tu n’as pas peur d’en parler aussi ouvertement ?

Peur d’en parler ? Pas du tout ! J’aime le débat, les échanges musclés d’arguments, les discussions sans fin. Mes amis sont majoritairement des idolâtres de Mr Sarkozy, en pâmoison presque amoureuse, ce qui a donné lieu à de vifs échanges, moments délicieux au demeurant. La campagne présidentielle était intéressante, les partis-pris fusaient et il était difficile de rester indifférent à cette agitation.

Mais avec le recul, je me rends compte que Ségolène Royal avait aussi de sérieuses lacunes dans son jeu et que Nicolas Sarkozy est vraiment un « animal politique ». Pour être honnête, je me suis sur-informée pendant des mois, et là je suis en mini-blues post-électoral. Je laisse la grande messe du 20 heures de côté, je n’achète plus de revues politiques, je vaque à d’autres préoccupations.

Mais une chose que je retiens de cette drôle de période est la diabolisation presque hystérique de chaque candidat par l’autre camp et un jeu d’esbroufe qui tend à faire croire qu’aucun parti ne peut s’asseoir autour d’une table et discuter de manière constructive.

On reprend les mêmes et on recommence dans cinq ans?

Et vous savez quoi ? Je n’ai pas le droit de voter en France. Je peux voter dans un autre pays, mais là la politique est atrocement inintéressante. Alors je me passionne, je m’emporte, je peste, je scrute les programmes et … je me retrouve comme une idiote le soir des élections devant mon poste de télé.

3)  Vanille ou chocolat ?

Un mot: chocolat.

4)  Quel est ton romancier préféré ?

Aie, il ne faut en retenir qu’un seul… Là il s’agit d’une question sadique. Maupassant-Houellebecq… J’ai déjà effectué un tri du tonnerre.

5)  Que fais-tu dans la vie ?

Ma vie, mon oeuvre, c'est ça? Je suis une abeille besogneuse, qui étudie le cinéma pour devenir réalisatrice.

Mes réponses aux questions d’Alanis:

1)  Mais pourquoi diable détestes-tu les filles ?

Grand sourire, je me mordille les lèvres. Vous vous souvenez de cette pub d’Orangina sanguine, avec un personnage portant une tronçonneuse à bout de bras, avec un regard bien mauvais comme je les aime:

«   - Mais pourquoi est-il si méchant ?

-   Parce que !!!! »

Thomas Hoepker

2)  Quel est ton film préféré ?

La question sur le romancier préféré était déjà un summum de torture mentale, là on frôle le supplice soviétique. Je suis incapable de ne retenir qu’un titre. Disons que c’est Irréversible de Gaspard Noé qui m’a donné envie de réaliser des films. Pour des raisons complexes et assez viscérales.

3)Pourrais-tu te passer de ton blog ?

J’aurais dû être tueuse en série, j’ai décidé d’être blogueuse. Certains diront que rien n’est jamais définitif dans la vie.

4)  Quel artiste rêves-tu de voir en concert ?

J’aurais aimé être une souris lors du concert de Johnny Cash dans la prison survoltée de Saint Quentin. Ou assister aux premiers concerts des Doors dans les salles enfumées de la Côte Ouest.

Ils sont morts ? Je ne vais pas dire Véronique Sanson quand même ? Le vibrato infernal de sa voix m’achèvera un jour dans des douleurs innommables.

5)  Tu te sens vraiment chez toi où ?

Joker !

Mes réponses aux questions de Lady:

1)  Comment ça va ?

Atrocement bien. Mais en manque chronique de sommeil.

Insomnies: je ne compte pas les moutons, je pense à la version longue de Lady Chatterley, sorte de Derrick érotique, violemment encensé aux Césars. Quand Lady Chatterley m’a plongé dans un sommeil réparateur, je rêve que je suis tétraplégique et violée par un fantôme. C’était la minute « bonheur incandescent ». What else ?

« Je m’endors doucement sans chaos ni sentiment » il est gentil Michel Berger, je le lui dirai à l’occasion.

Sebastio Salgado

2)  Quelle était ta Spice Girl préférée ?

Je vivais à Budapest depuis deux ans et avec mes amis, on jouait aux espions. Puis arriva la déferlante des filles survitaminées… Moi ça m’aurait plu de continuer à jouer l’espionne, mais étrangement les deux comparses ont embrayé sur le girls band le plus célèbre de la planète. J’étais la Spice Girl qui ressemble à un croque-mort aujourd’hui.

3)  Si tu ne devais garder qu’un seul livre dans ta bibliothèque, lequel choisirais-tu ?

Le Corps exquis de Poppy Z. Brite.

Ah j’ai déjà répondu à cette question plus haut ? Il n’est pas nécessaire que je sois cohérente.

4)  Ca sent quoi une coccinelle ?

C’est bien là toute la question ! Je suis amoureuse de cette odeur… quand on est amoureux on ne décortique pas.

5)  Que penses-tu du téléchargement de musique et de films sur Internet ?

Là, il s’agit de montrer que j’ai une conscience morale hypertrophiée ?

Conclusion : je suis livrée à un déballage écœurant. Entre pudeur et impudence mon cœur balance.

La phrase qui a fait ZING: Something’s Gotta Give ou Tout peut arriver, film de Nancy Meyers

-   Harry (Jack Nicholson) : Tu prends quoi comme contraceptif ?

-   Erica (Diane Keaton) : La ménopause.

PS: que les amoureux transis de la candide Lady Chatterley, les Sarko-phages aguerris, les Chabroliens créatifs et les violeurs de fantômes n’hésitent pas à faire de la voix, pinailler, critiquer, faire du zèle. Esprit de contradiction oblige: j’adore qu’on ne soit pas d’accord avec moi. L’amorale de l’histoire: dites NON.