Une journée pleine, saturée, avec du dépit, des défis et des graffitis... Un ciné aussi, une tentative "ouaich j'aime les magasins de fringues" (et une tentative, une!), une ballade mémorable et un fou rire avec une personne au cerveau dissocié.
Un peu d'ordre dans tout ça... Sur le volet "dépit", amère désillusion quant au showcase... plus une place, alors que j'étais là une demi-heure avant l'ouverture des guichets, toutes les places ayant finalement été réservées par la station de radio qui organisait l'événement. Et pas de dérogation possible car absence du caissier aux yeux bleus. En l'occurence, c'était plutôt pimbêche UV qui ne manifestait pas vraiment son amour comme au temps du flower power.
Une crèpe mikado plus tard (la personne qui était avec moi voulait combattre le dépit par les grands moyens), on se décide pour une solution encore plus radicale: une bonne séance de cinéma, des fauteuils moelleux, une clim' glaciale. Vient alors le moment du choix du film... Je crois que question cinéma je suis dans une mauvaise période. Bon, ce n'était pas un aspirant nanar, mais c'est la clim' qui nous a tenus à l'écart de la léthargie.
Puis une tentative pour me convaincre que les grandes enseignes de vêtements, a priori ça pourrait être un lieu non-hostile. Ça c'est l'influence néfastissime de la blogosphère: "Tiens l'ami suédois, ça pourrait être TON ami"... Et puis non, finalement, c'est rose criant, c'est vert pétard, c'est... sans moi. Oui, tout ça c'est beau, les principes, etc... Mais les principes ça m'habillent pas encore. Conclusion qui s'impose: j'aime les vêtements, pas la mode.
Vient le versant "défis"... Une demoiselle un brin machiavélique s'amusait de mon auto-défi... Le "hic" c'est que finalement demander aux illustres inconnus qui croisent mon chemin de me faire une belle grimace, ça m'a plu. J'ai pris plein de photos idiotes aujourd'hui! Mais pourquoi je m'impose ça? En fait, c'est simple: les grimaceurs professionnels j'aime bien ça, or mon stock de photos n'est pas infini, viendra le moment où j'aurai besoin de chair fraîche à me mettre sous la dent. Le défi était donc de se constituer un book de trombines.
Enseignement de la journée: les garçons en groupe sont une cible parfaite... On en repère trois ou quatre, on s'approche franco et les voilà qui se jettent devant l'appareil photo, essayent de faire la grimace la plus trash et se charrient au passage. Me voilà un objet non identifié à leurs yeux, un truc aux manies bizarres, mais pas intimidant.
Par contre, ne pas demander aux nanas de se prêter à ce genre de simagrées... Sorties de chez elles, sapées pour draguer, en meute sectaire, ça nunuche, ça tergiverse, ça... fait la gueule sur la photo. Mesdemoiselles, vous n'êtes pas obligées... J'ai pas un dobermann dans le sac à main.
C'était fascinant de scruter les rues à la recherche d'une bonne trombine, d'un potentiel grimaceur professionnel qui s'ignore. J'ai peut-être révélé des vocations... Si quelqu'un se sent l'âme épique d'un tireur de langue ou d'un loucheur compulsif, qu'il n'hésite pas à me contacter. Je crois que je suis monomaniaque de la grimace (inutile de prévenir Jean-Luc Delarue).