Réductions d’impôts et tour de passe-passe

Publié le 09 mai 2019 par Georgezeter

Sonnez trompette, Darmanin annonce : " 95 % des contribuables bénéficieront d'une baisse", et pis pas qu'une petite hein ! 300 euros en moyenne par foyer fiscal ! Le pactole Anatole ! D'ailleurs, il faut y croire, car Bruno Lemaire avait lui aussi annoncé une baisse de 180 à 300 euros ! Rendez vous compte, dans les 25 euros de + par mois ! Ca va être l'orgie acheteuse durant l'année 2020...Mais il y a un mais...(comme toujours me direz vous).

Pour cette aumône de 25 euros et bien le peuple français va payer en monnaie de : réformes de la fonction publique et de l'assurance-chômage ou encore, des mesures qui incitent à travailler plus longtemps. Et c'est du tout bon, puisque cela permettra à macron & Co d'appliquer la feuille de route de la commission européenne tout en donnant l'impression de faire des concessions, disons même des cadeaux fiscaux. C'est y pas beau la politique politicienne anti copernicienne !

Ce pactole de 5 milliards sera offert à 16,8 millions de foyers fiscaux sur un total de 38,3...Donc, les 22 millions qui ne peuvent pas payer d'impôts car leur revenu riquiqui ne leur permet pas, seront les plus impactés par ces mesures " généreuses " de baisse, car, ce sont ces mêmes qui sont souvent au chomage, ont besoin des services publics, donc, des fonctionnaires et qui bien souvent travaillent au delà de 64 ans. Après les cadeaux aux ultras supers riches, voici venu le temps des cadeaux aux petits-petits riches de la classe moyenne, qui, économiseront sur le dos des classes sans dents, sans fric, sans rien. Il est évident que macron veut récupérer cette classe de petits propriétaires dans le giron de son électorat, ainsi que celle des retraités ( d'où les mesurettes de remboursement pour cette classe sociale). Divisez, divisez, il en restera toujours quelque chose pour quelques-uns !

Avec ce " gouvernement " il faut toujours se méfier des effets d'annonces, car pour une sonnerie glorieuse de trompette, deux sonneries aux morts résonnent en catimini sous le tapis. Exemple : " selon M. Darmanin, la baisse d'impôts de 5 milliards d'euros promise, qui vient s'ajouter à une série de mesures en faveur du pouvoir d'achat décidées sous la pression des " gilets jaunes ", sera compensée par des économies équivalentes". Ce qui veut dire : je te donnes d'une main et t'en reprends de l'autre, le jeu de passe-passe quoi. Plus loin, l'exécutant macroniste ajoute " Nous tenons notre cap de sérieux budgétaire et nous serons encore autour de 2 % de déficit l'année prochaine, comme prévu ", promet le ministre, en confirmant que les niches fiscales pour les entreprises seront réduites pour financer en partie la baisse d'impôt ". Alors que la mise en place de cette chasse aux niches fiscales est presque du domaine de l'impossible, car ces niches existent bel et bien. Elles se sont multipliées au fil du temps pour des raisons diverses et sont au nombre de 474 qui représenterait une masse de 40 milliards d'euros. Il faut savoir aussi qu'il y a deux types de niches : celles des particuliers et celles des entreprises.

Niches des particuliers : alors là, pas touche au grisbi ! D'ailleurs en même temps que Darmanin envoyait son baratin, le ministre de l'économie, Bruno Lemaire, adoptait un comportement feutré. Il annonçait qu'il n'était pas question de toucher aux niches concernant les particuliers afin d'éviter de s'exposer à une flambée de la fraude et un développement du travail au noir.

Niches des entreprises : Le ministre de l'économie a déjà réduit ses exigences en signifiant que la réduction des niches seraient loin de combler le trou de cinq milliards engendré par la baisse prévue de l'impôt sur le revenu, ce qui contredit totalement Darmanin, l'avaleur de couleuvres. Les positions du MEDEF sont affirmées pour que l'on risque de recourir une fois de plus à la politique du rabot et peut-être la suppression de quelques nichettes qui ne rapporteraient pratiquement rien au budget de l'Etat : Nichettes & mesurettes, telle est la politique menée par les bras cassés, qui se renvoient la patate qui n'a rien de douce. Même le rapporteur général du Budget à l'Assemblée, Joël Giraud (LREM) s'y met et évalue à 1 milliard d'euros d'économie en rabotant les niches fiscales ; ce qui est très loin des 5 milliards nécessaires.

Et comme les bonnes nouvelles volent en escadrille, voilà t-y pas que Edouard Philippe nous annonce que le pouvoir d'achat moyen par ménage va progresser de 850 € en 2019. Alors si pour " donner " 300 euros par ménage il faut 5 milliards...Faites le calcul pour 850 euros ? C'est encore une esbroufe de plus afin de capter des voix pour les européennes, car, cette annonce ne tient pas la route et devrait se nommer sortie de route...Dans le mur budgétaire.

Donc, oublions ces effets de faire la manche et surtout, focalisons nous sur le fait que tant que l'état ne se décidera pas à une véritable reforme de fond, ce seront comme d'habitude les classes modestes et laborieuses, j'irai même jusqu'à écrire un mot passé de mode, les prolétaires ; Les invités au diner de l'hôtel passe-passe, qui trinqueront à un banquet de dupes, où les grands voleurs leur auront fait les poches, avec le sourire rassurant du dentifrice Darmanin ; Celui qui brille sans éclat et vous carie socialement !