Magazine Journal intime

Un WE namuro-liégeois (part two)

Publié le 15 juillet 2008 par Anaïs Valente

Après une grosse nuit pleine de sommeil (l’escalade, ça fatigue), je pars chercher Alex à la gare de Namur (« gare de Namur, bonjour, toutes nos lignes sont occupés » - comprendront ceux qui appellent la gare à l’occasion). 

La journée commence bien, Alex a retrouvé son bon Flair, elle va pouvoir voyager bon marché et nous allons pouvoir luncher à bas prix, youpie.  Quand on n’a pas d’ordre, faut avoir des mains pour chercher, dit le Schtroumpf à lunettes que je suis.  Passque moi, mes bons, je les avais mis de côté.  Après les avoir perdus puis retrouvés...

J’attends donc la miss en bas de l’escalator, et j’observe.  Une jeune fille plongée dans son café.  Une femme assise, ignorant que ses pieds trempent dans une énorme flaque d’eau.  Le hall de gare presque désert, comparativement à la veille. 

Exceptionnellement, et ça vaut vraiment la peine de marquer ce jour d’une pierre bleue, le train est à l’heure.  Oui, vous lisez bien.  Non, ce n’est pas une blague.  Le train de 11h15 à l’arrivée était à l’heure ce samedi.  Youpie.

Nous partons illico vers l’office du tourisme, passque je veux voir si je peux traîner Alex à la citadelle via l’ancienne entrée du téléférique, sans passer par la case Casino (fan du Monopoly, moi ?  Ben oui !) Bingo.  Les petits œufs jaunes et rouges qui faisaient le bonheur des enfants ont disparu, mais pas l’accès au point culminant de ma ville.  Aaaah comme je les regrette ce petits œufs, même si j’ai cru mourir la dernière fois que j’y suis montée, à la fin de mon adolescence, passque se tenir à deux dans un si petit espace, suspendus dans le vide, c’est quasi la pire expérience de ma vie, après les grands oiseaux de métal.  Mais ma ville n’a pas été futée sur ce coup-là, de virer le téléphérique comme un malpropre.  Pas futée du tout du tout.  Enfin, le citoyen lambda n’a rien à dire ma bonne Dame.

Cartes pleines de promenades de la citadelle en mains, nous commençons par une petite balade dans la ville, son piétonnier et son marché bondé.  Il fait faim.  Notre choix se porte sur « A table », un endroit dont j’ignorais tout jusqu’à ce jour.  Dieu merci, le destin (et Flair, et puis la venue d’Alex aussi) m’a fait le connaître.  Cette vitrine si étroite cache en fait un endroit splendide, chaleureux et meublé et décoré à l’ancienne et avec un goût certain, composé d’une multitude de petites pièces, coincées entre la rue et la Sambre, dont la première révèle la cuisine et la dernière une jolie vue sur le bord de l’eau et la citadelle, rien que ça.  Ajoutez à cela une cave elle aussi aménagée en salle-à-manger, malgré une odeur de cave de bord de Meuse nettement perceptible, et vous obtenez un restaurant sympathique, accueillant et bon, qui propose, outre quelques classiques, comme la quiche du jour et les pâtes fraîches, quelques mets bien tentants tels que l’omelette paysanne ou les tartines bio, sans oublier le kir à la châtaigne et le gâteau au chocolat dont nous n’avons fait que pressentir le délice, via le petit bout qui accompagnait notre thé à la menthe fraîche.  Le personnel est accueillant et l’on se sent « comme chez soi », sans allusion quelconque à un resto étoilé bien connu.  A découvrir impérativement si vous passez par Namur (c’est au 21 rue des Brasseurs).

Après le réconfort, l’effort.  Nous entamons la montée vers la citadelle, histoire de découvrir ma ville de ses hauteurs.  J’en profite pour prodiguer quelques informations à Alex, genre noms des églises, des ponts, du fleuve et de son affluent, bref que de l’inutile.  Mais j’aime bien montrer ma ville, moi.  Minute souvenir sur l’esplanade, en nous remémorant les quelques concerts auxquels nous avons assisté.  Petite pause pipi (ou pire) pour Alex (je t’avais dit que ma vengeance serait terrible), et amorcée de la descente, vite interrompue par la pluie.  Une tonnelle qui passait par là nous sert de refuge, puis retour au confluent, pour monter illico dans une amourette qui arrive tip top pour nous.  Elle est pas belle la vie ?

Depuis hier, et tout particulièrement à ce moment précis de l’embarquement, je me sens en vacances.  Totalement en vacances.  Du pur bonheur.  De quoi remplir dix rubriques « cinq bonheurs du jour ».

Le trajet est l’occasion pour moi de montrer l’Hélyette, de râler sur les nouvelles constructions du bord de Meuse et les projets contre lesquels des pétitions circulent, de croiser quelques canards et de profiter du soleil.  Une fois au port de plaisance, nous bavons devant les bateaux, formons des projets de vacances sur l’eau, échangeons nos propres souvenirs de vacances passées sur la même eau, lisons (et critiquons) les noms des embarcations et continuons la papote sur un banc avec vue sur Meuse.

L’heure de la dernière amourette a sonné.  Nous l’attendons patiemment, malgré une attaque d’oies voraces, lesquelles semblent espérer obtenir de quoi manger.  Alex devient hystérique et se réfugie derrière moi en hurlant et en m’arrachant presque le bras par la même occasion.  Clair que si elle pouvait me jeter en pâture à ces bestiaux en échange de son salut elle n’hésiterait pas, la traitresse.  Je suis morte de rire, et je me venge, lorsqu’elle est concentrée et accroupie pour une photo, en lui faisant croire qu’une nouvelle attaque se prépare.  Amah comme le jeu en valait la chandelle, et comme j’ai ri de ma vilaineté.  Le commandant en chef arrive et nous fait monter sur la noix namuroise.  Il a un accent français, et nous entamons la conversation.  Il est finalement italien, ayant vécu en France, mais expatrié depuis plusieurs décennies ici.  Il a le look gondolier, j’aime.

Retour à Namur, après avoir montré à Alex la maison la plus étroite de ma ville, laquelle est en bord de Sambre.  Vous les namurois, vous la connaissez, cette maison qui ne peut contenir qu’un lit à une place et est donc réservée aux célibataires ou aux couples très très soudés ? 

Tradition oblige, nous terminons la journée par un petit vin blanc, qu’on ne boit pas sous les tonnelles mais au Friends.  Comme il fait très faim, nous faisons un bref détour au Quick avant le départ d’Alex vers sa cité d’adoption.

Voilà, un WE de vacances qui se termine.  Deux journées que j’ai dégustées sans modération.

Merci Alex pour ta compagnie, pour tes photos, pour ces souvenirs et pour m’avoir fait redécouvrir et aimer encore plus ma ville, si tant est que je puisse l’aimer plus, ma chtite ville d’amour.

Les photos sont d'Alex, découvrez ou redécouvrez son site.

 

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