[UN ÉCHO DANS LA MONTAGNE]
Encre de Sophie Brassart
in Marion Richard,
Désirer danser, page 80.
Un écho dans la montagne
dans le creux de la montagne
augmente
qui seul sait d’où il vient.
Il vient d’un autre écho
lui-même né d’un autre écho
et c’est ainsi depuis la mer.
À l’origine
il semble que c’était un murmure
̶ peut-être un clapotis au coin des galets
̶ peut-être un sifflement dans les aiguilles des sapins
quelque chose de joli
d’un peu gênant mais doux
Ce dont on fait des chansons aux enfants
celles sur les bateaux
celles sur les moulins
et sur les nez coupés
les tout petits poissons
et les chasseurs qu’on tue.
Ensuite
il roula parmi forêts et vallées,
dans les creux des cavernes,
charriant des ombres en pagaille
pendant des lunes.
px;">Et maintenant
cela semble un écho mais c’est bien le tonnerre
de la plaine à la mer
et contre la montagne
̶ Faudra-t-il qu’elle éclate en galets
pour qu’à nouveau
murmure l’écume
Marion Richard, « Les murs livides tremblent », X, Désirer danser, poèmes, Revue Nunc | Éditions de Corlevour, 2019, pp. 23-24. Encres de Sophie Brassart. Première sélection du Prix Mallarmé 2019.
MARION RICHARD
Ph. Rémy Thellier
■ Voir aussi ▼
→ (sur Poezibao) Marion Richard, Désirer danser (lecture de Pascal Boulanger)
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