« l’ ombre et la lumière acheminent peu à peu
vers d’autres cieux »
Ph., G.AdC
[L’OMBRE ET LA LUMIÈRE]
L’ombre et la lumière acheminent peu à peu
vers d’autres cieux
vers d’autres soirs Tes yeux
me redisent – chemins neigeux –
de très anciennes mélodies
ensevelies
au fond de la mémoire
au fond de la mer
Un feuillage
roucoulait d’oiseaux
sous la persévérance de nos mains.
Les rues aujourd’hui
sont couleur de grillage
et la marche vaine de l’esprit
dans les roses
fait souvenir
d’anciennes villes martyrisées.
Il y a je ne sais quelle odeur de nous-mêmes
dans les rues du petit matin les cafés
se gonflent d’importance
devant le parking des voitures
O les chants tristes et calmes sur les eaux verticales !
À l’heure où les choses créées s’abandonnent au néant
à l’heure où de minces poèmes s’inventent
à grandes ruses de désespoir
à l’heure qui n’en est pas une
où d’antiques solitudes
nous bousculaient
il fallut bien vivre
et proclamer
que rien
n’était plus beau
que le rire.
Silvaine Arabo, Au fil du labyrinthe in Au fil du labyrinthe suivi de Marines résiliences, Éditions Rafael de Surtis, Collection Pour une Terre interdite, 81170 Cordes-sur-Ciel, 2019, pp. 29-31. Photographie de couverture : Silvaine Arabo.
SILVAINE ARABO
Silvaine Arabo par Jacques Basse
■ Voir aussi ▼
→ (sur Traversées, revue littéraire) une lecture d’Au fil du labyrinthe par Rome Deguergue
→ (sur Terre à ciel) une page sur Silvaine Arabo
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