Belles. Viriles. Halées.
Aux paumes carrées, prolongées de longs doigts aux ongles coupés droit.
Des mains d’homme, avec à l’intérieur cette force rassurante, et toute la tendresse du monde dessinée tout autour.
Tes mains, et les miennes, qui se joignaient et s’accompagnaient, nos mains qui se quittaient peu, l’une à la recherche de l’autre, apaisées à peine effleurées…
Nos mains aux doigts enlacés, ta main sur mon avant-bras, moi si petite à tes côtés qu’elle avait peine à rejoindre la mienne un peu plus bas…
Tes mains posées sur moi, comme une « appartenance » ostensiblement affichée, tes mains qui me chuchotaient : » Je suis là, ne crains rien »…
Nos mains ouvertes aux bonheurs et toujours d’humeur à les partager.
Ta main comme un cri d’amour sur nos désirs mêlés, les miennes comme autant de remparts à ce qui t’angoissait…
Tes mains « poings serrés » comme une rage, comme la bataille que vaillamment tu avais engagée, les miennes ouvertes pour consoler tes défaites redoutées… Nos mains désespérées à l’idée de devoir se lâcher…
Tes mains blanches, inertes sur le drap d’un lit de douleurs, les miennes qui s’épuisent en vain à les réchauffer, puis ta main qui n’entend plus la mienne…
Mes mains qui se tordent de chagrin.
Jusqu’à l’ultime séparation, mes mains qui veillent les tiennes, mes lèvres qui les embrassent comme autant de baisers volés à notre paradis à jamais perdu…
Et mes mains orphelines, qui ne savent plus où se poser, qui désespérément cherchent les tiennes et ne trouvent que la caresse du souvenir…
Tes mains, comme au regret d’un adieu, tes mains, pourtant, je le sais, sont toujours posées sur moi, et j’ai sur le bout de mes doigts l’empreinte de cet amour immense qui nous avait étreint…
A mon amoureux, en mémoire de « Nous »…