Menace sur la liberté d’expression

Publié le 12 juillet 2019 par Observatoiredumensonge

La censure préalable est rétablie en France comme elle existait entre 1940 et 1944 !

Par Maxime Tandonnet

" Le texte impose aux plate-formes numériques un délai de 24 heures pour supprimer les messages " manifestement illicites à raison de la race, de la religion, du sexe, de l'orientation sexuelle ou du handicap ". En cas de manquement, une sanction administrative d'un montant maximum de 4 % du chiffre d'affaires des " accélérateurs de contenu " pourra être prononcée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Le texte prévoit également de simplifier les procédures de signalement des contenus illicites via un " bouton unique ". (Les Echos).
Ce texte, voté aujourd'hui par l'Assemblée nationale, dit " loi Avia ", bouleverse la conception française de la liberté d'expression. En principe, la censure préalable (a priori) n'existe plus depuis les loi républicaines sur la liberté de la presse - à l'exception de la période 1940-1944. En cas de débordements (incitation à la haine, diffamation, injure), la sanction prononcée par la justice intervient a posteriori, chacun étant responsable de ses écrits. Pour Internet, il n'y a aucune raison pour que ce principe de responsabilité ne s'applique pas - en s'en donnant les moyens.
Le projet de loi qui vient d'être voté par l'Assemblée nationale bouleverse cette logique: d'une part, la censure préalable est rétablie et devient même obligatoire en certaines circonstances; d'autre part les opérateurs privés d'Internet sont chargés de faire respecter eux-mêmes ce principe en pratiquant la censure préalable, sous la menace de lourdes sanctions financières, et non plus la justice et des magistrats formés dans ce but. Bref, la justice privatisée, déléguée aux GAFA.
Or l'appréciation de ce qui est " manifestement illicite " est le plus souvent délicate et complexe, par exemple " à raison de la religion ". Avec ce texte, et l'énormité des amendes prévues, il va de soi que les opérateurs seront tentés d'interdire toute critique d'une religion - quelle qu'elle soit - ou d'une autorité religieuse susceptible de déclencher des polémiques. La moindre parole critique touchant une minorité, ou un sexe, un pays, une région, voire une personne, deviendra suspecte et sera exposée à la possibilité d'une censure. En somme, l'expression sur Internet sera placée sous surveillance. Voilà qui fait peu de cas de l'article 11 de la Déclaration de 1789: " La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. "
Cette loi est à l'image d'une société et d'un pouvoir qui basculent subrepticement dans l'esprit totalitaire et qui méprisent la liberté. La liberté d'expression est ainsi martyrisée. Un conformisme étrange pèse déjà, depuis longtemps, sur les médias télé-radios. Désormais, l'objectif est de faire entrer Internet dans le rang. Au prétexte de " lutter contre la haine ", (comme s'il suffisait de faire taire la haine pour la supprimer), on saccage la liberté d'expression au risque d'attiser encore plus la haine. L'instinct grégaire fait rage à l'Assemblée nationale: 434 votes pour, 33 contre et 69 abstentions. La lâcheté et le renoncement sont en marche. Dans l'histoire, il se trouve parfois de gigantesques majorité pour abolir les libertés et la démocratie et une infime minorité pour s'en indigner. Demain, nous serons le 10 juillet... Ce qui se passe est révoltant.

Maxime Tandonnet

Ancien conseiller à la Présidence de la République sous Sarkozy, auteur de plusieurs essais, passionné d'histoire...

Du même auteur : Violente poussée de l'idiotie d'en haut

**************

Nous aimons la liberté de publier : à vous de partager !
Ce texte est une Tribune Libre qui n'engage que son auteur et en aucun cas
Observatoire du MENSONGE

Nous avons été les premiers en France à dénoncer ce gouvernement pour son inclination à régenter la liberté d'expression et à vouloir rétablir absolument la censure.
Macron ne peut être juge et partie.
C'est bien là où cette nouvelle censure devient arbitraire donc dangereuse.
Cette loi n'est pas une menace sur la liberté d'expression mais bien la fin de la liberté d'expression.
La dictature est en marche.
C'est une triste réalité.

♥ ♥ ♥Nouvelle♥ ♥ ♥

parution chaque samedi

Ne manquer aucun article d'Observatoire du MENSONGE inscrivez-vous GRATUITEMENT :

NB : vérifier que notre mail n'arrive pas dans vos indésirables...

Ecrivez vos suggestions pour sauver la France dans la rubrique " LAISSER UN COMMENTAIRE " après cet article

Vous pouvez nous soutenir car nous le méritons en achetant ou en téléchargeant nos livres uniquement sur AMAZON en cliquant sur le titre choisi.

Nous vous en remercions !

* * * * *

est présent dans Observatoire du MENSONGE 178 pays, suivi par + 200.000 Lecteurs avec plus de 50 auteurs qui contribuent à son succès. Merci à tous ceux qui suivent, qui partagent et qui nous soutiennent.