Magazine Journal intime

La dame qui vendait des cartes chez McDonald’s

Publié le 02 septembre 2019 par Gintonhic @GinTonHic

Sommes-nous trop centrés sur nos propres petites personnes pour être aveugles aux plus démunis ?

Combien d’entre nous passons tout droit devant un itinérant, ou ceux qui semblent en être ?

Combien d’entre nous pensons : « Y’a juste à se trouver une job comme tout le monde » ?

Combien d’entre nous détournons le regard devant une main tendue ?

Il y a, dans la rue, des gens vraiment mal pris.  Les causes en sont nombreuses : famille dysfonctionnelle, pauvreté, maladie mentale, drogue, et j’en passe. 

Soyez sans crainte, je ne vais pas vous parler d’itinérance comme telle, mais plutôt de cette dame qui m’a marquée, un jour, il y a quelques années.

Elle semblait atteinte d’une légère déficience intellectuelle.

Elle ne quêtait pas. Non.

Elle vendait des cartes de souhaits. Des cartes sans texte peintes à la gouache de ses propres mains. Une maison aux allures d’église. Un lit tout petit. Un pensionnat ? Sa demeure actuelle ?

Ça m’a fait un pincement au cœur de penser que c’était peut-être ça, sa maison, son lit tout petit. Son refuge bienveillant, je voulais croire.

Elle allait de table en table pour vendre ses cartes, que personne n’achetait. Malgré tout, elle gardait le sourire.

Lorsqu’elle s’est approchée de ma table, son regard m’a frappé. Il était plein de fierté devant ses œuvres qu’elle me montrait. Elle voulait 50 cents par carte.

Cinquante cents !?!

Je voulais pleurer juste-là.

« Je vous donne 5 $, mais gardez les cartes pour vous. »

Elle n’a jamais voulu ! 

Pas question de mendier !

Je me suis excusée.

J’ai pris les deux cartes et je lui ai donné les 10 $ que j’avais dans mon portefeuille.

C’est rien ces 10 $…

Elle les a refusés.

« Madame, toute la minutie que vous avez mise à peindre ces cartes vaut bien ces 10 $ ». 

La dame s’est redressée,  m’a regardée, ses yeux tantôt hagards, maintenant s’illuminaient.

Là, je l’ai trouvée belle d’être ce qu’elle était, dans tous les « malgré » de la vie.

J’ai toujours les cartes peintes par cette dame.

Lorsque la vie me bouscule, je regarde ces cartes et je me dis qu’il y a pire dans la vie, bien pire.

Alors, lorsque vous verrez une personne « itinérante », ne tournez pas le regard. Donnez-lui la main. Parce que c’est ça qui compte à la fin.<

La dame qui vendait des cartes chez McDonald’s
La dame qui vendait des cartes chez McDonald’s

Retour à La Une de Logo Paperblog