13h30 : Il est question du climat dans à peu près tous les journaux… Au fond, si ça n’était pas si préoccupant, ça me ferait presque rire : il y a cinquante ans, quand les écologistes ont commencé à se faire entendre, les médias et les décideurs se moquaient d’eux, les traitaient de rigolos et de passéistes ; aujourd’hui, ces discours que personne ne voulait prendre au sérieux ont pignon sur rue ! Si Pierre Fournier, le fondateur de La gueule ouverte, pouvait revivre un instant, il se sentirait partiellement victorieux… Partiellement seulement, car cette prise de conscience ne suffit pas à nous tirer d’affaire ! Il faudrait déjà changer les mentalités : vous imaginez un politicien dire à ses électeurs qu’ils devront se passer de voiture, de smartphone et d’avion (toutes choses dont je me passe fort bien moi-même, ne me traitez pas de donneur de leçons) ? La dernière à l’avoir fait s’appelait Eva Joly, on sait comment les électeurs l’ont traitée… Et puis « réchauffement de la planète » n’est pas une expression qui fait peur : aujourd’hui, à Brest, il a plu des cordes toute la journée, allez donc dire à mes concitoyens qu’une augmentation de la température représente un danger… Vous n’auriez pas des béquilles pour le moral ?
Mardi 24 septembre
14h : J’ai souvent entendu dire, ces derniers temps, que le quotient intellectuel moyen baisserait de génération en génération : quand je vois la toute jeune Greta Thunberg dire leurs quatre vérités à tous ces décideurs dont elle pourrait être la fille voire la petite-fille, j’ai du mal à y croire ! Qui osera prétendre qu’elle est moins intelligente que Trump et Bolsonaro ? Elle a du talent, cette petite, et c’est bien ce qui m’inquiète : tôt ou tard, son aura, son charisme, son éloquence finiront par susciter l’intérêt d’un des représentants de ce vieux monde contre lequel elle se bat, et à ce moment-là, aura-t-elle assez de force de caractère pour résister à la tentation du pouvoir, de l’argent, du confort ? Je l’espère…
16h : Je sors de l’enregistrement d’une interview qui, si tout se passe bien, passera le 5 octobre sur Fréquence Zic, une web-radio finistérienne. En attendant le bus pour rentrer chez moi, je regrette déjà la pluie qui tombait sans discontinuer hier : non seulement je suis ébloui par le soleil, déjà bas dans le ciel, qui perce par endroit une fine pellicule nuageuse à l’aspect crayeux mais, pour ne rien arranger, les automobilistes roulent fenêtres ouvertes avec la musique à fond et me cassent les oreilles… Purée, quitte à subir un dérèglement climatique, on n’aurait pas pu connaître une nouvelle ère glaciaire, plutôt ? J’aurais été plus tranquille !