+ "Charlie-Hebdo" "hors-série" ou "hors service" ? On est en droit d'ironiser sur cette Une signée par le directeur de cet hebdomadaire -hélas- sous perfusion.
Peu avare de leçons de morale (en vrac : républicaine, européiste, écologiste ou féministe), "Charlie-Hebdo" se spécialise de plus en plus dans la "pédagogie de la satire", matière qui ne devrait pas tarder à trouver bientôt place à côté de l'instruction civique dans les programmes scolaires.
On peut compléter ce sous-titre, sans même avoir lu le hors-série : "Le dessin satirique, une forme de la liberté d'expression en voie de disparition... mais heureusement sous protection de la police et des lois républicaines."
"Charlie-Hebdo" n'est plus "satirique", il est démonstratif ; il survit comme preuve que la liberté d'expression existe, même si cette démonstration ne tient pas debout.
Il est devenu facile de caricaturer certains hommes politiques de premier plan (c'est plus difficile sur le plan local), parce qu'ils ne jouent plus un rôle politique de premier plan. On a pu le constater avec la contribution des "Guignols de l'Info" à la victoire de Jacques Chirac : la caricature s'inscrit dans le cirque médiatique, ce qui a été qualifié un peu pompeusement naguère de "société du spectacle". La mondialisation n'a pas seulement des conséquences économiques, elle a aussi des conséquences culturelles.