Il
n'y a, comme je l'ai dit, qu'un seul sens naturel de l'âme. Les cinq sens
corporels, en effet, se différencient entre eux selon les besoins du corps :
c'est ce que nous enseigne l'Esprit de Dieu, saint et ami des hommes.
Cependant, à cause de la chute entraînée dans l'esprit par la désobéissance, le
sens se trouve divisé selon les mouvements de l'âme elle-même. C'est pourquoi
une partie de l'âme se laisse entraîner par l'élément passionné, d'où vient que
nous éprouvons du plaisir devant les agréments de la vie ; mais l'autre partie
se plaît souvent dans le mouvement de la raison et de l'intelligence, et de ce
fait, notre esprit tend à s'élancer vers les biens du ciel, lorsque nous vivons
avec sagesse.