Nous célébrons ces jours-ci le trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin, une sorte de prise de la Bastille pacifique dont l'écho retentit sur tout le continent européen et même dans le monde entier. La Bastille a annoncé la fin de l'Ancien Régime, la chute du mur, la fin du régime communiste. À titre de comparaison, la RDA n'avait que 40 ans ce jour-là.
Mais maintenant, le 9 novembre n’est pas un jour comme les autres de l’histoire mouvementée de l’Allemagne au XXe siècle. Ce jour-là, en 1918, le Kaiser abdiqua. En 1923, Hitler fit sa tentative de coup d'Etat à Munich. En 1938, la nuit du 9 au 10 avait lieu la Nuit du Cristal, le premier grand pogrom fomenté par les nazis contre les Juifs. C’est trop: casques, casquettes, médailles Kaiser, barils de bière et barricades renversées puis cassées aux fenêtres de la boutique du boucher casher, tout cela pèse tellement que malgré la poussière qui tombe après le renversement du Mur, tout cela empêche que le 9 novembre soit érigé en fête nationale allemande.
Les Allemands commémorent leur fête nationale, der Tag der Deutschen EinheitLe 3 octobre, en mémoire de la réunification des deux Allemagne scellées par traité en 1990. S'il s'agit certainement d'un geste important, il s'agit d'une cérémonie au cours de laquelle des messieurs en costume sombre prennent leur plume et où l'une des parties, la RDA , signe son suicide officiel. On est loin de la valeur symbolique conférée par le panache de la chute du mur. Mais non, le 9 novembre est trop lourd.
Ce sera donc le 3 octobre et non le 9 novembre.