Le journal du professeur Blequin (21)

Publié le 13 novembre 2019 par Legraoully @LeGraoullyOff

Vendredi 8 novembre

10h : Retour à la mairie de quartier de l’Europe, où mon exposition se poursuit, pour une interview filmée par Quartiers Libres TV, la web-télé des quartiers populaires de Brest. Je suis bien entendu heureux de cette couverture médiatique supplémentaire mais, comme souvent, mon interlocuteur me pose des questions beaucoup trop générales et j’ai bien du mal à répondre. Je ne sais pas si ça se verra à l’écran, mais il n’empêche que je repars avec le trouble qui m’est coutumier quand j’ai la sensation de ne pas être à la hauteur des attentes d’un tiers.

13h45 : Deux heures de cours : j’entame les travaux pratiques en vue de l’examen. Je suis un peu surpris par certaines réponses, j’ai le sentiment que les étudiants ont du mal à trouver les termes adéquats : manque de vocabulaire, peut-être… Le plus dur, ce n’est pas d’obtenir des commentaires sur les pages de BD que je leur montre : certains ont même tendance à aller plus vite que je ne le pensais ! En revanche, quand je demande un volontaire pour lire la planche, ils se font davantage prier ! Allez comprendre…

18h30 : Retour à Guipavas pour le vernissage du 37è salon d’automne, la grande exposition annuelle de peinture et de sculpture : mine de rien, c’est devenu une vraie institution pour cette commune et ça attire beaucoup de monde ! J’y croise même des gens que je connais. Concernant les œuvres exposées, il y a évidemment à boire et à manger : côté peintures, il y a beaucoup de techniques différentes, mais je ne vois pas une grande originalité thématique. Je ne suis donc pas étonné que le jury ait attribué le premier prix aux toiles de Robert Boston représentant des vieux gréements : ces tableaux dégagent une énergie qui fait un peu défaut à la plupart des peintures consacrées à la mer, je me dis qu’elle feraient de belles affiches pour les fêtes maritimes. Côté sculptures, il y a bien davantage de créativité ! Et n’étant absolument pas sculpteur moi-même, je ne prêche pas pour ma chapelle… Je fais part de cette remarque à un tiers qui m’approuve et me dit qu’il est plus facile d’être original en sculpture qu’en peinture : franchement, je ne vois pas pourquoi ?

Mardi 12 novembre

8h : Après ce week-end prolongé, je me décide à accomplir deux formalités ; bien entendu, j’y vais à reculons, mais une heureuse surprise me rend la tâche beaucoup moins pénible que je ne le craignais. Les ennemis sont toujours moins redoutables qu’ils n’en ont l’air…

14h : Rendez-vous à la mairie de quartier de l’Europe avec un journaliste qui souhaite me consacrer un article dans un quotidien : il semble admiratif de mon travail et j’en ressors avec la conviction saugrenue que je ne suis pas de la merde. Fort heureusement, dans le tramway, la rencontre d’un ancien collègue de lycée me ramène sur terre ; mais je suis à deux doigts de la rechute (ou plutôt de la remontée !) quand je découvre que le dernier Côté Brest contient trois papiers de mon cru…