Lettre ouverte à Monsieur le Général chef d'état-major des armées
Un général ne devrait pas dire ça
Par Antoine Martinez
Général de brigade aérienne (2s) Antoine Martinez
Après la mort de 13 soldats français au Mali le 25 novembre dernier, et pour répondre aux critiques portant sur l'enlisement de l'opération Barkhane, vous vous êtes rendu sur place pour rappeler la nécessité de cette mission. Vous avez notamment, selon les propos rapportés par France Info - Radio France, déclaré :
" Nous sommes ici pour assurer notre sécurité pour les 30 ans qui viennent, car si nous laissons le chaos s'installer, les États sahéliens vont s'effondrer sur eux-mêmes, laisser la place à l'Etat islamique, ce qui provoquera une pression migratoire sur l'Europe, avec tous les risques populistes que cela entraînera ".
Cette déclaration aisément compréhensible sur l'évolution dangereuse de la situation évoquée dans l'éventualité d'un retrait brutal de nos forces l'est beaucoup moins par la conclusion qu'elle formule qui ne peut que provoquer un sérieux malaise et une polémique révélatrice du décalage abyssal entre les élites et le peuple s'agissant de la perception et de la lucidité face à la seule et véritable menace qui pèse sur la France et l'Europe, l'islam conquérant. Cette déclaration est, par ailleurs, porteuse d'un message politique inapproprié dans la bouche d'un haut responsable militaire en activité. Je souhaite, à mon humble niveau, respectueusement mais résolument y apporter la contradiction.
En premier lieu, nos armées paient, seules, un lourd tribut pour la défense des intérêts et la sécurité de la France et de l'Europe. Nos valeureux soldats meurent loin de leur pays, loin de leurs familles qui les pleurent, loin de leurs compatriotes qui s'associent à leurs frères d'armes pour les honorer. Ils meurent en accomplissant un devoir sacré au service de notre pays, au service d'une cause qui les dépassent. Le sang versé est celui du sacrifice consenti au nom de valeurs nobles qui guident nos armées. Mais cette guerre est conduite contre un ennemi que les dirigeants politiques ont pourtant du mal à nommer et qui, de surcroît, a pris racine sur notre propre sol. Ces élites politiques qui, obsédés par leur vision mondialiste et progressiste, n'ont pas compris ou ne veulent pas se rendre à l'évidence, à savoir que l'invasion migratoire que subit l'Europe depuis l'été 2015 constitue une attaque sans précédent des peuples européens organisée et déclenchée par l'Etat islamique qui l'avait promise en décembre 2014. Les attentats du 13 novembre 2015 en ont été une illustration sanglante démontrant d'ailleurs l'engagement de djihadistes dans les flots de migrants (deux des huit islamistes impliqués avaient posé le pied sur le territoire grec le 5 octobre et opéraient à Paris à peine cinq semaines plus tard !) et confirmant ainsi l'existence d'une cinquième colonne ayant tissé sa toile depuis longtemps sur le territoire européen.
La stratégie de cette guerre menée contre l'Occident et en particulier contre la France par cette idéologie politico-religieuse totalitaire et mortifère est pourtant claire sauf pour nos dirigeants politiques : destabiliser dans un premier temps les pays européens puis destructurer et fracturer nos sociétés de l'intérieur avec une arme redoutable, la démographie. Cette stratégie globale repose sur deux piliers complémentaires. Le premier, une manœuvre " douce " engagée culturellement sur le long terme en utilisant à nos dépens nos lois démocratiques pour gangréner notre société : c'est l'application clairement affichée avec la stratégie culturelle islamique hors des pays islamiques, adoptée par les pays de l'OCI en 2000 à Doha dont on peut constater les résultats désastreux pour la France aujourd'hui obtenus à cause du laisser-faire et du manque de clairvoyance de nos élites politiques avec l'immigration massive de peuplement que subit notre pays depuis quatre décennies. Le second, une action violente avec cette attaque des peuples européens que constitue l'invasion migratoire, ponctuée de coups sanglants réalisés avec un instrument, le terrorisme, au service d'une cause sinistre et barbare. C'est contre cet ennemi de l'humanité que se battent et meurent nos soldats au Mali, contre les tenants de cette idéologie barbare dont le dessein est de dominer le monde et d'y instaurer le califat mondial. Ce n'est pas pour contenir la montée du populisme dans les pays européens qui n'est, en fait, que la manifestation de leur instinct de survie et de défense, réaction tout à fait naturelle et légitime face à un tel prédateur.
En deuxième lieu, cette notion de populisme est brandie en permanence, notamment dans notre pays par le président de la République, car cette lèpre comme il le qualifie contrarie de plus en plus sa vision mondialiste et multiculturaliste à laquelle les citoyens fidèles à leur héritage historique, spirituel et culturel refusent de se soumettre. La réalité dans ce rapport de forces qui s'installe entre les mondialistes et les défenseurs de la nation, et auquel le président de la République n'échappera pas, est que ces populistes, ces lépreux sont des patriotes sincères attachés à leur identité, fidèles à leurs ancêtres, à ceux qui, par la sueur et par le sang, ont fait la France. Et nul ne peut leur dénier le droit de vouloir défendre ce qu'il y a de plus sacré, ce qui caractérise un peuple, c'est à dire son histoire, sa culture, ses traditions, sa civilisation, en un mot son identité. C'est d'ailleurs le droit de tout peuple et donc vouloir défendre son identité constitue un droit de l'Homme imprescriptible. Nous avons célébré, il y a un an, le Centenaire de la Grande Guerre. Nos Poilus et ceux qui les ont suivis au cours de la guerre suivante de 1939-1945 ne sont pas morts pour qu'aujourd'hui nous collaborions et nous nous soumettions sur notre propre sol à une nouvelle idéologie sectaire véhiculant une culture de mort. C'est donc par fidélité que ces citoyens patriotes se manifestent de plus en plus nombreux pour dénoncer l'aveuglement, voire la collaboration de certains élus et d'une partie de la classe politique avec ce qu'il serait suicidaire, devant l'évidence, de ne pas considérer comme un ennemi. Car nos morts nous commandent nous les vivants et nous rappellent à nos devoirs.
Vos propos tendraient à affirmer qu'en cas de raz-de-marée migratoire consécutif à notre désengagement du Mali, le danger ne serait pas l'islamisme mais le risque populiste, c'est à dire patriote ! Le peuple attend de son armée qu'elle le protège face au véritable risque qui est celui de la fracture et de la dislocation de la nation, celui de sa soumission à la charia, celui du terrorisme, celui de la partition déjà entamée du territoire national qui reste sans réponse de l'Etat, Car c'est bien cet ennemi que nos dirigeants politiques ont du mal à nommer qui est responsable des centaines de morts et de blessés que notre pays a eu à déplorer ces dernières années sur notre sol, C'est bien cet ennemi qui égorge dans les rues en se réclamant d'Allah. Ce n'est pas les populistes. N'oublions cependant pas - cette précision est justifiée par vos propos - que les forces armées, qui, certes en démocratie sont un outil à la disposition du gouvernement, exercent un sacerdoce avant tout au service du peuple qu'elles sont chargées de protéger et de défendre, quels que soient d'ailleurs ses représentants. Et c'est bien le peuple français qui est aujourd'hui en danger et qui souffre de cette guerre qui lui a été déclarée.
Par ailleurs, vos propos tendraient à faire croire que les généraux qui ont osé s'exprimer pour dénoncer des manquements graves aux intérêts et à la sécurité de la nation, comme par exemple la pitoyable gestion de la crise de Calais en février 2016 ou la signature du pacte de Marrakech en décembre 2018 sans que le peuple, pourtant souverain, n'ait son mot à dire, constituent une bande de fripons xénophobes et fascistes qui menaceraient l'Etat et la nation. C'est absurde et sauf votre respect, ce serait déraisonnable, scandaleux et insultants non seulement pour ces généraux, lanceurs d'alerte - menacés de sanctions pour avoir osé mettre en garde le pouvoir sur les risques qui pèsent sur le pays et son peuple en raison de la démission de l'Etat - mais pour tous les patriotes.
En troisième lieu, enfin, votre propos évoquant les risques populistes constitue une prise de position indéniablement politique qui est critiquable car inappropriée pour un haut responsable militaire - en l'occurrence le plus haut responsable militaire - en activité.
Ce faisant, vous provoquez une situation paradoxale, inattendue, voire cocasse dans la mesure où des généraux en deuxième section ont été, eux, rappelés à l'ordre et menacés de sanctions pour n'avoir pas respecté leur devoir de réserve. Leur crime : avoir dénoncé la démission de l'Etat et le non-respect par nos dirigeants des lois de la République et même de la Constitution, avoir critiqué la gestion de la crise migratoire lors de l'épisode de Calais en 2016 et ses conséquences sur l'avenir et la sécurité de la nation. Leur crime : s'être adressés au Président de la République pour lui demander de surseoir à la signature du pacte mondial sur les migrations de l'ONU, dit pacte de Marrakech, et d'appeler les Français à se prononcer sur ce dernier par voie de référendum. Leur crime : lui avoir rappelé qu'il est comptable de ses actes devant la nation car son élection ne constitue pas un blanc-seing.
Et en vous prononçant en ces termes éminemment politiques vous n'êtes plus dans votre rôle de chef d'état-major des armées et vous rompez gravement le devoir de réserve auquel vous êtes soumis, étant en activité, et ce considérablement plus que les généraux en deuxième section rappelés à l'ordre qui, eux, ne le sont plus. Au moins ces derniers ont-ils brisé le silence pour alerter des dangers que la politique immigrationniste effarante suivie depuis de nombreuses années fait courir à la nation. Vous n'aviez donc pas le droit de vous exprimer ainsi d'autant plus que le risque populiste que vous évoquez n'est finalement qu'une réaction naturelle, voire saine d'un corps (le peuple) agressé qui se sent attaqué et menacé dans sa propre existence. Et par votre déclaration vous portez atteinte à l'esprit patriote de ces Français qui souffrent dans cette France aujourd'hui défigurée et martyrisée et, en les culpabilisant, vous leur déniez même le droit de s'opposer et de se défendre contre une immigration incompatible avec notre culture et nos valeurs, et qui conduit le pays vers des drames. Or, ce que le peuple attend de son armée c'est précisément d'être protégé et défendu contre ceux qui lui veulent du mal. C'est d'ailleurs l'un des thèmes défendus dans l'essai " Quand la Grande Muette prendra la parole " - général Antoine Martinez - Préface Ivan Rioufol - Editions Apopsix.
Alors, ne pensez-vous pas, que ceux qui servent la France aujourd'hui sous l'uniforme et que vous commandez sont des patriotes - ils pourraient donc être des populistes selon votre déclaration - et n'approuvent pas votre propos ? Ne pensez-vous pas que ces enfants issus de la nation sont attachés à la défense de leur patrie - c'est même leur vocation car ce ne sont pas des mercenaires - et ont, pour la majorité d'entre eux, été guidés vers le métier des armes par leur esprit patriote, esprit qui serait aujourd'hui condamnable ?
Il va bien falloir que nos dirigeants politiques cessent de mentir sur la montée du populisme en Europe et en particulier dans notre pays et en reconnaissent la raison qui réside simplement dans la nature radicale et hostile de cette immigration de masse incompatible avec nos valeurs et avec la démocratie et qui véhicule une culture de haine.
Je vous prie d'agréer, Mon Général, l'expression de ma haute considération dans le strict cadre de la neutralité politique qu'exige votre fonction.
Général (2s) Antoine Martinez
Président des Volontaires Pour la France
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