Magazine Journal intime

Allo allo

Publié le 18 juillet 2008 par Veronique_m
Ca m'a pris trois ans ici pour m'habituer à avoir un téléphone cellulaire. En fait les deux premières années je n'en avais même pas, c'est Mr. C. qui m'a fourgué le sien (avec les factures mensuelles en prime) quand son boulot lui a donné un zoli Blackberry. Au début je ratais le peu d'appels que je recevais, parce que j'oubliais de le recharger, ou bien je l'oubliais tout court à la maison. Au prix du forfait mensuel, ça revenait cher la minute effectivement passée au téléphone... Malgré tout, pendant des mois j'ai continué à le laisser traîner n'importe où à condition que ce soit loin de mes oreilles. Bref, je faisais de la résistance. Pourtant j'en avais eu un pendant des années à Montréal, (même que ça m'a permis d'aller passer un beau week-end à Miami mais c'est une autre histoire), mais j'avais eu envie en arrivant à Vancouver de me défaire de ce fil à la patte. De toutes façons, je ne connaissais pas grand monde, ceux que je connaissais n'étaient pas pendus à leur cell -oui oui, ça existe encore- et puis après tout j'étais joignable la plupart du temps, à la maison ou au bureau. Le reste du temps, eh bien tant pis.
C'est vrai quoi, ça me tue ce besoin -ou cette obligation que se créent les gens d'être disponible en tout temps, quitte à être malpolis et couper une conversation au restaurant avec leurs amis ou leur douce moitié, tout ça pour répondre à un appel hyper-ultra important qui ne peut pas attendre une seconde de plus. "ouais ouais, chui chez Milestone's, là...". Ils sont beaux les p'tits couples au resto, chacun plongé dans une conversation différente ou en train de pitonner comme des malades... C'est au point que maintenant, dans certains lieux comme les pharmacies, on a été obligé de mettre une petite affiche pour demander au gens de terminer leur conversation téléphonique avant de s'approcher du comptoir. Eh oui, c'est pas poli, mais il faut le dire, les gens ne sont pas capables d'y penser tout seuls. Et malheureusement, on n'a pas encore passé une loi en Colombie Britannique pour interdire l'usage du cell au volant (c'est passé récemment au Québec, je me demande comment les gens prennent ça). Ca donne n'importe quoi dans la plupart des cas, déjà que les conducteurs ici sont loin d'être des as du volant, alors demandez-leur de conduire en parlant au téléphone... Et un jour, je me promets de dire quelque chose au chauffeur de bus qui manoeuvre quand même un véhicule juste un peu plus grand qu'une voiture, qui a charge d'âmes -beaucoup d'âmes aux heures de pointe- mais qui trouve normal d'avoir sa petite conversation privée pendant qu'il nous transporte. Pas d'accord!
Enfin, je dis ça mais j'ai fini par tomber dans le piège et faire comme les autres. Je suis quand même encore capable de ne pas répondre si le moment n'est pas approprié, mais j'avoue je l'aime, j'en ai besoin, je ne m'en passe plus! Bref, maintenant que je suis devenue accro à mon cell, il me lâche, la vache. Me voilà donc à la recherche d'un nouveau téléphone, avec un contrat qui n'est même pas le mien, ça promet. Je voulais aller voir chez Fido en sortant du travail mardi, mais j'avais oublié qu'un feu a fortement perturbé la vie au centre-ville lundi et que tout n'était pas encore revenu à la normale. Ce sera pour demain finalement, preuve que je ne suis pas si accro que ça et que je peux passer plusieurs jours sans tél. Ouf.
(2ème photo http://www.flickr.com/photos/malisia/66455853. La première est de moi, quelque part en Écosse l'été passé)

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