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Ach Gunther, du bist eine betite filou !

Publié le 01 septembre 2006 par Chez
Sans déconner, qu'est-ce que c'est que cet heïlali sur Günther Grass ? Après des années de bons et loyaux services rendus à la littérature, on apprend que le bonhomme s'était engagé, de son plein gré, dans la waffen-SS, plus précisément la 10e Pz-SS division "Frundsberg".
Evidemment, la SS, c'est pas rien. Le fait, aujourd'hui largement démontré, que la Wehrmacht s'est elle aussi rendue coupable de crimes de guerre (cf l'excellent livre d'Omer Bartov "La guerre d'Hitler -Message personnel à Eric : tu voudrais bien me le rendre ? j'ai pas fini de le colorier) n'enlève pourtant pas à la SS un certain... "cachet", un petit fumet asssssez désagréable.
Mais qu'il est facile, aujourd'hui, confortablement installé dans son fauteil de 2006, de s'en prendre aux errements d'un gamin de 17 ans en 1944, ayant grandi sous le régime hitlérien, exalté comme le sont tous les jeunes de son âge. Bien sûr que c'est une connerie. Et une belle. Et on comprend fort bien que le petit Gunther ne soit pas allé le crier sur les toits. C'eût été à son honneur, évidemment, que de le dire plus tôt. Il a menti nous dit-on. La belle affaire.
On nous dit que les soldats de la SS prétaient serment d'allégeance au Führer. C'est vrai. Mais à dater de juillet 1944, Adolf étant devenu légèrement paranoïaque après l'attentat du 20 du même mois, on prête aussi serment dans la Wehrmacht.
Gunther Grass n'a jamais, a ma connaissance, fait la moindre apologie du régime. Ce n'est ni Drieu, ni Brasillach, ni même Robert Hersant (qui publia d'assez jolis pamphlets antisémites durant l'occupation, sous le pseudonyme de F. Montfort). On lui reproche d'avoir menti sur son passé. mais qui le lui reproche ? Des gens qui jugent avec leurs yeux d'aujourd'hui des faits d'il y a 60 ans. Or, que je sache, Günther Grass n'a pas participé à la solution finale, pas publié de textes antisémites ou nazis, pas torturé en Algérie et l'on ne peut pas dire qu'il soit particulièrement fier de son parcours militaire. Demeure la question du scoop, utilisé pour faire décoler les ventes de son livre. Comme quoi, en 2006, contrairement à 1944, Gunther Grass sait dans quel sens tourne le vent...
Et si on lui foutait la paix?

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