Magazine Journal intime

Homme Cinéma

Publié le 01 septembre 2006 par Chez
Le cinéma c'est bien, surtout pour voir des films et, éventuellement, pour ce que l'on peut faire dans une salle sombre.
Le cinéma, c'est confortable. Mieux que le petit écran de la petite télé que l'on s'est achetée quand on avait de petits revenus.
Néanmoins, le confort à un prix. Et il n'est pas même garanti. Car dans une salle de cinéma, à moins d'aller voir un film avec une BO de Francis Lalanne, on est rarement seul. Parfois, il y a un importun qui vous gâche une partie du plaisir. Désolé, l'autre fois, dans la salle de convention où passait Shreck II, le couillon qui beuglait de plaisir durant "Ever Fallen In Love" joué pied au plancher en fond sonore d'une scène de baston, c'était moi. Faut dire, Buzzcocks et films pour la jeunesse, c'est quand même suffisamment incongru pour que l'on se réjouisse. (A moins que les auteurs de la reprise aient jugé trop mortel de faire une version total-déjantée de ce tube des Fine Young Cannibals - passons)
Quelles sont donc les possibles importuns de la salle de cinéma?
1. La vieille qui froute. Elle est arrivée avec sa copine, retraitée elle aussi, piapiate à tire-larigot durant les bandes annonces et continue durant le générique. Ensuite, on l'entend réprimer une quinte de toux durant près de dix minutes (alors que si elle avait tout bonnement toussé, on serait déjà passé à autre chose), puis elle décide de se manger un petit bonbon à la menthe pour faire passer le tout. On l'entend qui fouille son sac, trouve le sachet en plastique qui crisse et, parvenant enfin à en trouver l'ouverture, au bout d'une minute interminable, met la main sur son bonbon, qu'elle s'essaye à ouvrir et dont le papier fait "frout-frout". Invariablement, le bonbon, trop fort, la fait s'étrangler. Elle réprime une nouvelle quinte, et c'est reparti pour un tour. Variante : le pas-retraité qui crounche du pop-corn et semble considérer que le film est fini quand il n'y a plus rien dans son cornet.
2. L'explicationneur de texte. Il est venu avec un copain ou une copine manifestement encore plus noeud-noeud que lui, du moins le pense-t-il. Il assortit donc les répliques du films de commentaires de son cru afin de s'assurer que tout le monde suit bien. Exemple, quand l'acteur, déclare, sur un ton, agacé, à la donzelle qu'il attend depuis 3/4 d'heure "t'es presque pas en retard dis-donc", notre explicationneur lance, assez fort pour que son ami(e) l'entende (considérant sans doute qu'il ou elle a mal reglé son sonotone), "ah ouais, en fait il est super véner !" ou, quand l'actrice dégaine un flingue et se dirige d'un pas décidé vers la porte : "putain, ça va bastonner!"
3. L'Esclaffe de ses pulsions. C'est pas compliqué, tout le fait rire, à fortiori s'il est venu voir un film estampillé "drôle". Une voiture arrive à l'écran, il réprime un fou-rire, un type monte des escaliers, il est à deux doigts de la syncope. Le pire, c'est quand une réplique fait mouche : on a l'impression qu'il n'a rien été dit de plus drôle depuis "c'est le coeur serré que je vous dis qu'il faut cesser le combat" ou "en jeu aérien, les Serbes, ils sont pas manchots".
4. L'émule d'Audiard. Son rêve? dialoguiste de cinéma. Son cauchemar? Etre expert comptable. Et il est expert comptable. Aussi, quand un acteur ou une actrice lance une phrase, c'est lui qui fait la réponse. Fort de préférence, afin que ses proches voisins puissent bénéficier du "Euh... ah... t'es sûr?" en réponse au "je crois que c'est dans la poche".
Mais parfois, on passe dans une autre dimension : L'autre soir, mon voisin réunissait les quatre catégories. C'est normal : j'allais voir Quatre Etoiles.

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