Magazine Journal intime

Rhabillé comme un con 27

Publié le 19 mai 2006 par Chez
A dire vrai, ça s'est passé si vite. A l'anniversaire de C., il y avait du monde. Toi tu étais là, de passage en région parisienne et tu aurais pu trouver un autre endroit pour passer tes vacances que la Seine et Marne, mais je te plais alors on va pas se plaindre. Est-ce que c'est réciproque? Ouh, là, alors je t'arrête tout de suite : j'en sais fichtre rien et ce genre de considérations nous emmenerait beaucoup trop loin de notre sujet qui demeure beaucoup plus simple.
Car à l'anniversaire de C., les grandes questions métaphysiques ne sont guère de mise, vois-tu? Hier encore, j'étais avec A., qui ne m'a jamais franchement plu et m'a annoncé, à mon grand soulagement, que tout était fini. J'ignore alors que tout est fini jusqu'à dans trois jours où je vais encore dire oui, c'est mon défaut, en plus de parler trop, comme dirait Eddy Mitchell.
Alors je sais pas si tu me plais. Ce que je sais, c'est que toi et moi on a quand même un peu beaucoup bu et que sous nos airs de grands, on affiche pas lourd au compteur et une certaine propention, quoiqu'on en dise, à pas tenir très bien l'alcool et beaucoup mieux le vomi.
Quand tu me prends par la main et m'emmène à part dans la chambre que ta cousine t'a réservée, ça sent pas franchement la partie de Scrabble. Seulement, voila, tu me troubles. Tout se passe lentement on dirait. Tes gestes sont lents et mesurés et c'est pas l'alcool, non, c'est vrai, c'est toi. Et puis tu as l'air de t'en foutre, de baiser comme on mâche son chewing-gum, sans y prêter attention. Je m'épuise à t'arracher le moindre grognement, la moindre accélération de ton souffle. Mais non. Tu t'ennuies et ça m'ennuie.
Entendons-nous bien : je n'ai jamais pensé qu'il y avait de fieffés baiseurs ou de bonnes salopes sur cette terre. Bien sûr, en secret, tous les garçons aimeraient être de ces baiseurs de première classe qui font grimper les filles au rideau. Evidemment, en secret, toutes les filles aimeraient être de sacrées salopes, faire des trucs insensés avec leur corps et donner un plaisir inégalé à tous les garçons avec qui elles couchent. Mais nous parlons ici de relations sexuelles. Or, dans une relation, il faut être au moins deux (on peut être plus, il paraît). Et on se rencontre ou on ne se rencontre pas. Euh, là, toi et moi, faut être clair, on s'est loupés. T'étais pas là et j'ai fini par déguerpir tout en continuant d'officier par politesse.
Mais tu n'es pas en reste. Parce que, dès que c'est fini, et avant même que je me rhabille comme un con, tu me dis que ça n'a jamais été aussi bon. Alors soit tu étais vraiment très très polie, ce que je crois, soit on ne parlait pas de la même chose (le guacamole? le nouveau Sonic Youth?), ce qui est possible, soit j'espère que, depuis, tu as pris quelques cours d'expression corporelle.

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