Ca fait longtemps que je me dis qu'il conviendrait qu'un jour ou l'autre je te présente mes plus plates excuses. Ce ne serait pas du luxe, quand bien même j'étais plus jeune, bien plus jeune, plus fringant et semble-t-il plus désirable, mais les avis sont partagés, tant il est vrai que j'ai beaucoup maigri - mais ça ne plait pas à tout le monde - et puis quand bien même tu t'es laissée faire un temps, quand bien même j'étais ivre. Ca n'excuse rien, en tous cas pas pour moi.
J'en connais qui ont en la matière l'oubli facile. Ils étaient, elles étaient ivres, n'est-ce pas, ne savaient pas ce qu'ils, elles faisaient, ne se souviennent pas franchement, non, pas vraiment.
Moi, pas de bol, si. Je dois pas boire assez, ça doit être ça. Car si je me perds dans les détails, je me souviens bien du portrait d’ensemble, et le portrait d'ensemble n'est pas très reluisant.
Alors l'ennui, c'est que si je précise, tu vas peut-être te reconnaître, à condition que tu tombes sur ces lignes et la chance est mince, encore que. L'ennui, c'est que j'ai pas tellement envie de décrire comment et quand, alors que j'étais déjà avec quelqu'un, j'en suis arrivé à te faire ça, à faire ça avec toi, avec ta bénédiction, du moins au début, à faire ça avec toi, en plus, que je trouve, et ça c'est pas des craques, si belle et si désirable ? Mais voila, il est des circonstances où l'homme de bon goût, le parfait gentleman, le garçon bien élevé qui s'écoutait en boucle "There is a light..." en pleurnichant avec retenue, se perd dans des débordements dignes, à ses yeux, d'un camionneur en fin de course à la "Saucisse Volante", sur la route (c'est authentique, ça ne s'invente pas) de Nantes à Montaigu. Celle où se trouve la digue.
Mais pas celle de ton cul. Alors, vraiment, vraiment, vraiment, toutes mes excuses, c'était mal, c'était pas bien, et je regrette. On baise?