C. Bretécher par elle-même.
+ A la suite de sa disparition le 10 février, une pluie d'éloges s'est abattue sur Claire Bretécher, rare femme à s'être fait un nom dans la bande dessinée satirique.
Jean Daniel, rédacteur en chef du "Nouvel Observateur", lui avait mis le pied à l'étrier en lui offrant de publier les planches de sa série "Les Frustrés" dans cet hebdo à fort tirage (1975).
Laurent Joffrin ("Libé", 12 février) note -un brin nostalgique- que "cet hebdomadaire était capable de faire son étendard d'une BD qui le moquait sans relâche".
Indifférente aux idées politiques à la mode, féminisme compris, Claire Bretécher était en revanche une bonne observatrice de la frustration et de la mauvaise foi du milieu "bobo", avec lequel elle entretenait un rapport ambigu, mi-fascinée, mi-dégoûtée.
Clément Bénech ("Libé") souligne que le talent de Claire Bretécher est surtout littéraire, puisque c'est une dialoguiste hors-pair. Son dessin schématique sert de support à ces dialogues.
Assez rare en bande dessinée, art militant le plus souvent, la note mélancolique domine dans l'oeuvre de C. Bretécher ; elle préférait dire qu'elle s'emmerdait... ce qui est sans doute la rançon d'une vie bourgeoise.
Hommage de Riad Sattouf, à son tour publié dans "Le Nouvel Obs".