Samedi 7 mars
19h : Bien que n’ayant que modérément envie de sortir, je me rends tout de même au Temple du Pharaon pour participer à une scène ouverte organisée par le Collectif Synergie à l’occasion du Printemps des poètes. En chemin, dans mon quartier, je vois enfin deux affiches du RN. Mais quand je dis que je les vois, c’est un bien grand mot : la première est déjà déchirée et recouverte par une affiche de Pascal Olivard, la seconde est également lacérée, on ne voit même plus le visage de la candidate… Visiblement, ce n’est pas par Brest que le fascisme passera !
22h : Je repars déjà après deux heures de présence où j’ai eu le temps de lire trois textes : je n’avais pas envie de rentrer tard. Il n’y a pas grand’ chose à dire sur ma prestation ; en revanche, j’étais content d’entendre une dame, visiblement plus âgée que ma mère, lire un texte plaidant pour le droit des garçons à la sensibilité et le droit des filles à l’énergie. Quand on a eu le droit, comme moi, au tristement célèbre « arrête de pleurer comme une fille », ça aide à se sentir moins seul…
12h : Après trois journées laborieuses, je découvre le dernier Côté Brest avec mon article sur la vie de Francis Le Blé, qui fut le premier maire socialiste de la ville du Ponant. Dans le même numéro, il y a aussi une présentation des dix candidats à la mairie que je me contente de survoler, les élections suscitant en moi des angoisses disproportionnées… Le maire sortant, candidat à un quatrième et dernier mandat, ne manque pas de rappeler qu’il est resté fidèle au PS depuis qu’il y est entré : bien que ma sympathie pour le parti socialiste soit des plus modérées, je trouve que c’est à son honneur, j’ai en effet du respect pour les gens qui restent fidèle à leurs engagements de jeunesse, du moins dans la mesure où ils peuvent encore avoir un sens aujourd’hui : or, si le mot « socialiste » garde une signification qui transcende les époques, j’en suis moins sûr concernant le « gaullisme social » dont se revendique la mère Malgorn… L’expression, déjà, est à la limite de l’oxymore pour moi qui n’en ai connu que la version chiraco-sarkozienne : je ne vois absolument pas ce que le gaullisme a de social ! De toute façon, il serait peut-être temps de se mettre en tête que De Gaulle est mort depuis bientôt cinquante ans et que ceux qui se prétendent encore « gaullistes » aujourd’hui sont donc aussi peu crédibles que les « bonapartistes » toujours en activité parait-il… Comme disait Siné, « à quand des partis dagobertistes, pépin-le-breffistes, charlemagnistes, louis-seizistes, sadicarnistes » ? Quant à la candidate du RN, elle avait déjà intégré cette milice fasciste à l’époque où le vieux cyclope n’avait pas encore cédé la place à la grosse blonde : si la fille était vraiment si différente du père qu’elle essaie de le faire croire, elle aurait fait fuir ceux qui avaient été séduits par les discours de son daron ! R COMME RACISTE, N COMME NAZI !