Le moins que l’on puisse dire c’est qu’une fois le régime communiste installé en URSS, la liberté des artistes devient toute relative, en peinture, en photographie avec la censure de l’image. Il y a la difficulté d’accès à la documentation, la censure de toute la création artistique, musicale, littéraire. On connait les difficultés du grand compositeur Dmitri Chostakovitch, dues dans les années 1946-1953 à Andreï Jdanov et sa doctrine, le Jdanovisme artistique .
A l’orée de la révolution de 1917,les Cubo-futuristes sont proches du gouvernement bolchevique. Certains fondent la Section des Arts Plastiques (IZO) Puis c’est le Constructivisme, en 1920, avec sa dimension utilitaire, qui a le statut d’art soviétique officiel.
Il ne faut pas oublier aussi l’existence de la Obshchestvo khudozhnikov-stankovistov la Société des peintres de chevalet OST fondée en 1925 .
Voir Cécile Pichon-Bonin « Peinture et politique en URSS : l’itinéraire des membres de la Société des artistes de chevalet (1917-1941)
Le groupe comprenait notamment Alexandr Volkov, AD Goncharov, AA Deineka, Alexander Labas, Sergeï Luchishkin, Youri Pimenov et Alexancer Tyshler Ses membres, anciens élèves de Vkhoutemas, ont étudié et compris le rôle constructif de la forme dans les pratiques sans-objet et constructivistes sans pour autant rejeter la peinture sur toile ni la représentation figurative.
Mais dès que Staline prend le pouvoir en 1924, s’installe de Réalisme socialiste soviétique. Il faut montrer la réalité sociale des classes populaires, des travailleurs, des militants et des combattants. L’art doit être figuratif, académique. Le peuple doit pouvoir comprendre . . .les messages de propagande que le pouvoir souhaite faire passer. C’est le Proletkult la Culture du prolétariat . Son théoricien était Alexandre Bogdanov entouré d’ Anatoli Lounatcharski = Alexeï Gastev = Fiodor Kalinine = Platon Kerjentsev =Mikhaïl Guerassimov = Vladimir Kirillov et Alexandre Afinoguenov.
Les arts plastiques sont étroitement encadré par la Section Beaux-Arts du Narkompros . Dans cet art au pays des soviets, ce sont, à l’intérieur du pays, lesœuvres monumentales qui sont privilégiées. Par contre elles doivent être de petite dimension, si elles sont exposées dans les pays occidentaux. La représentation de la femme évolue suivant les circonstances.Les instances dirigeantes promeuvent le Constructivisme qui s’impose dans l’architecture soviétique entre 1920 et 1930
C’est à cette période 1922-1929, qu’est créé le mouvement, à prépondérance littéraire, du Front de gauche des arts et la revue LEF cofondée par Vladimir Maïakovski et Ossip Brik qui cessera de paraitre en 1925.
Entre 1928 et 1933, l’AKHRR- l’Association des Artistes de la Russie révolutionnaire est un groupe d’artistes soviétiques jugés comme étant les porteurs légitimes de l’idéal communiste dans le monde de l’art, représentatifs du réalisme socialiste soviétique. Les artistes fondateurs sont Pavel Radimov = Sergueï Malioutine = Yevgeny Katzman = Pyotr Shukhmin . Firent partie de ce groupe, qui rassembla près de 300 artistes : Abram Arkhipov, Alexandre Makovski, Nikolaï Kassatkine, Constantin Youon, Sergueï Malioutine Sergueï Guerassimov et Isaak Brodsky. Ce qui est certain c’est que l’art est toujours au service des régimes autoritaires
Il y a aussi à Moscou l’Association des artistes de l’Union des artistes .
Le mouvement du réalisme socialiste atteindra la France, le bloc de l’Est, le Vietnam, la Chine
Il y a bien aussi le culte de la personnalité autour de Staline et la célébration du patriotisme et de l’héroïsme pendant la seconde guerre mondiale par les affiches et les œuvres peintes
Il faudra attendre la mort en 1953 de Staline pour que la situation des artistes non alignés s’améliore